Lincoln MKC 2015 |
C’est
la première Lincoln qui prend place dans mon entrée. Et c’est un utilitaire
sport compact de luxe, le MKC
2015. Lincoln a beaucoup de difficulté à prendre sa place dans le monde des
véhicules de luxe. Alors que Cadillac est capable d’affronter certaines des
meilleures européennes, notamment avec l’ATS, Lincoln est prise avec son passé
et une mise en marché plus que douteuse. Commençons avec ces vocables qui
mêlent même les journalistes. Lorsque j’ai appris à un confrère de travail que
j’avais conduit une Lincoln, il m’a demandé laquelle ? J’ai répondu :
« un MKC ». C’est alors que j’ai vu apparaître un point d’interrogation
dans son front. « MKC ? C’est laquelle, ça ? » Et c’est ça
le problème, il n’y a aucune relation entre les appellations. MKC, MKX,
MKT, MKS, MKZ et Navigator. Laquelle est laquelle, c’est une bonne question. Si
je vous dis BMW Série 3, vous savez ce que c’est. Même chose si je dis
Cadillac CTS. Mais, Lincoln MKZ ! Vous n’en avez aucune idée. Ajoutez à
cela une publicité qui met en vedette Matthew McConaughey semblant éprouver
autant de plaisir à conduire une Lincoln qu’à se faire un café instantané et
vous avez une bonne idée du pourquoi de la déroute de Lincoln.
Cela
dit, tout n’est pas mauvais et je dois avouer que la silhouette du Lincoln MKC
(vous savez, l’utilitaire sport compact !) n’est pas vilaine. Comparées à
celles du Ford Escape duquel il est dérivé, ces lignes sont harmonieuses et
gracieuses. La calandre Lincoln est bien intégrée aux phares avant garnis de
DEL. Les feux arrière, qui se rejoignent au centre, reproduisent bien le luxe
Lincoln. À partir d’une même plateforme, Ford a réussi à dessiner un MKC qui
paraît plus gros que l’Escape. Ce n’est pas sportif, mais ça représente bien le
classicisme de Lincoln.
Le
Lincoln MKC 2015 est commercialisé avec trois niveaux d’équipements :
Premier choix, Select et Ultra. Ford m’a prêté le plus équipé, le modèle Ultra,
auquel elle a ajouté les cinq ensembles d’options offerts. C’est donc un
véhicule hyper équipé et un prix en conséquence.
Le
classicisme extérieur se transpose à l’intérieur. Les matériaux de bonne
qualité ont été bien choisis. L’habitacle de mon véhicule d’essai était
probablement celui le plus « ordinaire » puisque d’autres
déclinaisons offrent des appliques en bois véritable assorti à des agencements
deux-tons. Les sièges en cuir, chauffants et ventilés, sont confortables, mais
leur support latéral est un peu faible. L’espace est dégagé partout, quoique
l’espace pour les genoux à l’arrière soit plus juste. Soulignons aussi qu’à
l’arrière, le dossier de la banquette est ajustable et les places latérales
sont chauffantes.
Le
design du tableau de bord est plutôt zen. Tout est à sa place, sans excès. La
nacelle des cadrans présente une instrumentation plus simple que chez Ford,
mais très lisible. Avant de prendre la route, je vous suggérerais de vous
familiariser avec les nombreux menus offerts qui servent à personnaliser
l’affichage ou même certains aspects de votre conduite. Le volant, avec son
écusson Lincoln, intègre beaucoup de commandes. Les commandes du haut servent à
la personnalisation de l’instrumentation alors que celles du bas contrôlent le
régulateur de vitesse adaptatif, le volume de la radio et de la navigation, la
connectivité Bluetooth et les commandes vocales. Habituellement, je n’ai pas de
difficulté avec ces commandes, mais je me suis aperçu que, pendant la semaine
d’essai, je baissais souvent les yeux afin de manipuler ces commandes. Je pense
donc que les commandes du bas auraient dû être en haut et inversement. Ce
serait, à mon avis, moins dérangeant. Précisons que ce volant est chauffant,
l’un des meilleurs équipements « de confort » que vous pouvez ajouter
dans un véhicule au Québec.
Vous
avez peut-être remarqué sur les photos que le Lincoln MKC 2015 n’a pas de
levier de vitesses. Il a été remplacé par des touches sur le côté gauche de la
console centrale. Un peu déroutantes au premier abord, ces touches s’avèrent
être bien placées et facilement manipulables avec des gants. Il était amusant
de voir que ma main droite cherchait toujours où se déposer, elle qui a
l’habitude de se reposer sur le levier de vitesses ! Toujours au centre,
le système SYNC de Ford s’impose sur le grand écran tactile de 8 pouces. Il
sera remplacé au cours des prochaines années, mais disons que cette fois-ci,
son fonctionnement a été sans reproches. Les commandes vocales ont exécuté les
actions à merveille, y compris la programmation de plusieurs adresses dans le
système de navigation. Le système SYNC peut s’accommoder d’un grand nombre de
supports musicaux en plus des radios AM, FM et satellite. La chaîne audio est
même certifiée THX.
La sonorité a donc été analysée et ajustée à la perfection, selon Ford.
Plus
bas, quelques touches et molettes conventionnelles pour la sonorisation. Puis,
une douzaine de touches permettent d’ajuster la climatisation à deux zones de
même que la chaleur, ou le froid, des sièges. La climatisation automatique a
bien fait son travail puisque, après avoir sélectionné 21 °C au début de
la semaine, je ne lui ai jamais retouché. Où se trouve normalement le sélecteur
de la transmission, Ford a installé un petit coffre de rangement contenant deux
prises USB, une prise 12V et une prise AUX. Puisque ce coffre est plutôt
petit, les prises USB sont difficiles à atteindre. Je vous suggère de vous
acheter un fil supplémentaire et de le laisser branché. Par contre, ce même
petit coffre est assez grand pour y laisser votre iPod à l’abri des regards.
Deux
choix s’offrent en ce qui a trait à la mécanique. On peut opter pour le moteur
EcoBoost 2,0 litres en équipement de série sur tous les modèles. Je l’ai déjà
essayé sous le capot d’un Ford Escape et ses 240 chevaux sont suffisants pour
vous procurer de belles accélérations. Toutefois, c’est le moteur EcoBoost de
2,3 litres proposé en option pour le modèle Ultra seulement qui s’est chargé de
propulser mon Lincoln MKC du jour. Avec ses 285 chevaux et ses 305 livres-pied
de couple délivré dès 2750 tours/minute, la puissance ne manque pas. La
transmission est automatique à six rapports avec palettes au volant. Elle est
assez rapide pour que ce mode soit utilisable. Elle est équipée d’un mode Sport
sélectionnable en appuyant sur S au lieu de D. Le régime moteur augmente et les
rapports sont maintenus plus longtemps afin de profiter au maximum du couple du
moteur. Lors d’une tempête de neige, j’ai pu apprécier la sécurité offerte par
la traction intégrale intelligente de Lincoln. L’antipatinage est très
restrictif et gomme aussitôt les aspirations du moteur lorsque les roues
patinent. J’aurais aimé un peu plus de liberté afin de faire un dérapage
contrôlé, mais le Lincoln refuse strictement de le faire. La clientèle visée
appréciera sûrement.
Ce
que les amateurs de Lincoln aimeront aussi, c’est la suspension variable
adaptative à amortissement piloté. Qu’est que c’est que cette bibitte ?
C’est que vous pouvez sélectionner l’amortissement de suspension désiré. Vous
me direz que c’est courant dans les voitures de luxe ! Peut-être, mais pas
de manière aussi évidente. Il y a trois modes de conduite : Confort,
Normal et Sport. Lorsque j’ai pris possession du véhicule, le réglage était à
la position Sport. La suspension était assez dure et la direction plus précise
et rigide. C’était presque des attributs de voitures sport. Quelques jours plus
tard, je sélectionne le mode Confort et voilà ! me voilà dans une Town Car
des années 80. Aucun « feed-back » de la direction, suspension
guimauve molle à souhait ! Même les rares routes dont la surface était
lisse faisaient vibrer légèrement la suspension. Après moins d’une heure à
rebondir, je sélectionne le mode Normal, celui que vous utiliserez probablement
la majorité du temps et qui offre un bon compromis entre confort et tenue de
route. Le seul reproche à faire au sujet de cette suspension réside dans la
façon de la régler. Il faut manipuler plusieurs pages du petit ordinateur de
bord. Une commande conventionnelle aurait été plus appropriée.
J’aurais
probablement aimé plus le Lincoln MKC si je n’avais pas su son prix au départ.
À près de 56 000 $ plus taxes, c’est un véhicule tout équipé, mais
qui risque de perdre de la valeur rapidement. C’est un peu ce qui me
dérangeait : plusieurs des équipements technos du Lincoln MKC peuvent être
commandés dans un Ford Escape pour à peu près 15 000 $ de
moins ! Le moteur 2,3 litres turbo frôle également l’alcoolisme alors que
j’aurais pu facilement atteindre 12,0 L/100 km si mon trajet avait été effectué
un peu plus en ville. Toutefois, son agréable silhouette, son espace adéquat et
sa conduite agréable méritent que vous vous y intéressiez. Si vous avez de quoi
payer…
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Conditions
de l’essai
Réalisé
du 26 au 30 janvier 2015.
Météo :
beaucoup de soleil et une tempête de neige, entre -17 et -4 °C.
Modèle
essayé : Lincoln MKC Ultra 2015
Assemblé
à Louisville, Kentucky, États-Unis
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Premier choix 2,0 TI : 41 340 $
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Select 2,0 TI : 43 600 $
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Ultra 2,0 TI : 49 100 $
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Ultra 2,3 TI : 51 050 $
Prix
du modèle essayé : 55 495 $ + taxes
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Ville : 12,9 L/100 km
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Route : 9,2 L/100 km
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Émissions de CO² : 258 grammes/km
Consommation
affichée : 10,9 L/100 km
Régime
moteur à 100 km/h : 2 000 tours/minute
Régime
moteur à 115 km/h : 2 300 tours/minute
Véhicule
fourni par Ford
Canada
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