Essai routier: Toyota Corolla Hybrid 2024 – Et s’il y en avait plus comme celle-là!

On le sait, les véhicules utilitaires sport ont pris le dessus sur les berlines traditionnelles. Toutefois, j’ai bien l’impression que ce sont les manufacturiers qui profitent le plus de cette manne financière inespérée. Sans grand changement, on boulonne une carrosserie de VUS sur la plateforme d’une voiture et on vous le vend 3000$ de plus. C’est bien sûr imagé, mais c’est à peu près ça. Si tout le monde avait besoin d’un VUS, ça pourrait être une bonne chose, mais ce n’est pas le cas. Le coffre d’une berline bien conçue est parfois plus grand que celui d’un VUS mal conçu. De plus, en général, la conduite d’une berline est plus intéressante que celle d’un VUS dont le centre de gravité est plus haut. Bref, à moins d’utiliser l’espace de chargement souvent, l’achat d’un VUS est souvent mal adapté aux besoins des gens.  

C’est ici que l’essai de la Toyota Corolla Hybrid 2024 apparaît. Après une semaine à son volant, je me demande pourquoi il n’y a pas plus de voitures comme celle-ci sur la route. D’abord, un petit historique. La petite compacte japonaise en est à sa douzième génération. Apparue en novembre 1966, elle est connue aujourd’hui comme étant le véhicule le plus vendu de tous les temps dans le monde devant le Ford F-150. Elle a souvent été affublée des qualificatifs “Corolla beige, intérieur beige et conduite somnifère” jusqu’à la 11e génération où elle a commencé à présenter une silhouette plus dynamique et à donner un peu plus de sensations au volant. C’est sûrement l’une des raisons qui explique qu’elle est désormais la voiture la plus vendue au Canada. J’ai bien dit “voiture” puisqu’il y a plusieurs camionnettes et VUS devant elle! 

 

Pour 2024, la Toyota Corolla est offerte au Canada en version L, LE, SE, LE hybride, LE hybride AWD, SE hybride AWD, XSE et XSE AWD. Ça, c’est du choix et c’est plus que tous les concurrents. C’est la déclinaison SE hybride à traction intégrale que j’ai pu tester pendant une semaine. Avec autant de modèles, tout le monde pourra rencontrer ses désirs en matière d’équipements ou de prix.  

 

Esthétiquement, la Toyota Corolla 2024 est maintenant dans le coup face au Civic, Sentra et Elantra de ce monde. Les phares effilés de la partie avant jumelés à une mince calandre, à un bouclier imposant et des roues noircies de 18 pouces sur mon véhicule d’essai donnent un aspect sportif à l’ensemble. La partie arrière est plus sobre, mais soulignons la présence d’un petit aileron discret et décoratif sur le dessus du coffre. Évidemment, les logos Toyota bleutés impliquent la présente du moteur hybride sous le capot. 

 

Monter à bord s’avère assez facile à l’avant et on découvre un intérieur passablement gris, mais la version SE ajoute des tissus rouge vin sur les sièges. Ceux-ci sont confortables et propose de bons supports latéraux quoique l’assise soit un peu courte à mon goût. Le tableau de bord est recouvert de matériaux souples, limitant ainsi l’apparition de “sonnettes” à long terme. La nacelle d’instrumentation est différente de celle des modèles à essence. Ici, la vitesse est affichée numériquement alors que le tour du cadran indique l’état de la motorisation électrique: Charge, Eco ou Power. L’ensemble est clair, mais il n’y a pas vraiment de place à la personnalisation. À gauche du volant, il y a plusieurs commutateurs, dont celui du volant chauffant et celui pour activer les phares de route automatiques. C’est une bonne idée de pouvoir les activer “à la demande” puisque ces systèmes ne sont pas toujours efficaces. Les branches du volant sont garnies de plusieurs touches faciles à comprendre et à utiliser puisque, à gauche, ce sont les touches de l’ordinateur de bord, à droite, les touches du régulateur de vitesse intelligent et en bas des branches, les touches du système audio.  

 

Parlant de système audio, il se présente sur un écran central de 8 pouces sur les versions les plus équipées en compagnie d’un système de navigation intéressant. Celui-ci utilise des données d’OpenStreetMap qui sont mises à jour par des gens comme vous et moi sur leur ordinateur. Ça donne des données très complètes, mais il manque quelquefois quelques numéros de porte! L’interface Toyota est facile à utiliser et personne ne s’ennuiera de l’interface Entune offerte à la fin des années 2010. Si vous avez un téléphone intelligent récent, vous pourrez utiliser Apple CarPlay ou Android Auto sans-fil, encore plus intéressant si votre modèle est équipé du chargeur par induction. Sous l’écran, les commandes de ventilation automatique permettent de choisir la température désirée et de laisser faire le système. Le ventilateur n’est pas trop bruyant, surtout si on prend la peine d’appuyer sur la touche ECO. Plus bas, c’est là que se trouve le chargeur par induction, en option dans certains modèles, ainsi que les commutateurs de sièges chauffants à deux niveaux d’intensité, en plus d’une entrée USB-C. Le levier de vitesse est conventionnel, mais on remarque la présence d’un mode B. On en reparlera plus loin. Dans le petit coffre de rangement central, il y a la prise 12V à côté d’une prise de recharge USB-C. 

 

Prendre place à l’arrière est un peu plus difficile qu’à l’avant. La ligne de toit arquée vous incite à baisser la tête un peu plus. Le confort pour deux occupants est bien, trois seront plutôt serrés. L’espace pour les jambes dépend du passager avant. Avec un siège avant reculé au maximum, l’espace pour les jambes est plutôt mince. Les passagers arrière ont droit à deux prises de recharge USB-C, mais pas aux sièges chauffants. Pour cela, il faut choisir la version XSE. En bref, c’est un habitacle qui n’est pas très réjouissant, mais c’est pleinement fonctionnel. Je ferais beaucoup de route avec cette Corolla, à condition d’être assis à l’avant. À l’arrière, des enfants y seront beaucoup mieux.  

 

Le coffre est de très bonnes dimensions considérant le format de la voiture. Sous le plancher, il n’y a évidemment pas d’espace pour y ranger de menus objets, ni même de pneu de secours puisque c’est la batterie de traction qui loge à cet endroit. On peut abaisser la banquette en portions 60/40, mais l’ouverture créée est plutôt petite et le plancher n’est pas plat. Ça pourra servir pour des skis ou des hockeys, mais pas vraiment pour de grosses boîtes.  

 

Les modèles de Toyota Corolla 2024 à essence profitent d’un moteur deux litres produisant 169 chevaux. Je ne l’ai pas essayé, mais c’est probablement suffisant pour cette voiture. J’aurais d’ailleurs aimé que le groupe hybride en produise autant. Toutefois, le groupe de 1,8 litre jumelé au système électrique synergétique de Toyota et à sa transmission CVT n’en produit que 138. 138 chevaux et pas vraiment de “boost” du moteur électrique. De plus, on sent que la transmission CVT n’a pas assez de chevaux à dévorer pour empêcher l’effet “élastique” de cette transmission. Ce qui fait que, au-dessus de 0°C, les accélérations sont moyennes. Sous 0°C, le froid fait son œuvre et les accélérations sont pénibles. Lorsque le moteur et la transmission se réchauffent, ça se replace. Tout ça pour dire qu’avec une personne à bord, on peut gérer. Avec quatre personnes à bord et des bagages dans le coffre, il est clair que ces 138 chevaux sont insuffisants. Il faudra que Toyota se penche sur cette situation dans la prochaine génération. J’allais oublier de parler du mode B. En plaçant le levier de vitesse à cette position, le système de freins régénératifs devient plus performant et recharge la batterie plus rapidement. Toutefois, à plus de 50 km/h, il devient désagréable, si bien que j’ai arrêté de l’utiliser après trois jours d’essai. Je ne crois pas que ma consommation d’essence en a beaucoup souffert. 

 

Finalement, parlons sécurité. Toutes les versions, de la L à la XSE, sont équipés de la suite de sécurité Toyota Safety Sense 3.0 comprenant les phares de route automatiques, un système précollision, un régulateur de vitesse dynamique, la reconnaissance des panneaux de circulation, l’alerte de sortie de voie et un système d’aide au maintien dans la voie. C’est très complet et plusieurs concurrents demandent un supplément pour avoir ces mêmes systèmes. 

 

En bref, la Toyota Corolla hybride 2024 est une voiture qui en offre beaucoup pour le prix même si ceux-ci ont augmenté depuis la pandémie. La qualité de construction Toyota associée à l’excellente fiabilité de la marque sont des valeurs sûres. Toyota fabrique des systèmes hybrides depuis plus de 25 ans, en faisant ainsi des leaders de cette technologie. La Toyota Corolla hybride n’est toutefois pas sans faille et il faut conjuguer avec un espace aux places arrière un peu juste et un groupe motopropulseur hybride un peu chiche sur la puissance. Si vous voulez conserver votre voiture longtemps sans problème majeur, la Corolla est pour vous. Si vous voulez la garder seulement quelques années, la Corolla est pour vous, sa valeur de revente étant excellente.   

 

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Essai réalisé précédemment: 

Toyota Corolla 2017 

 

Conditions de l'essai 

 

Réalisé du 11 au 18 décembre 2023. 

Météo: beaucoup de soleil, un peu de nuages et de pluie, entre -8 et 9 °C. 

Modèle essayé: Toyota Corolla Hybrid SE AWD 2024 

Assemblée à Blue Springs, Mississippi, États-Unis et Toyota, Aichi, Japon 

Générations: 

• 1re – 1967 

• 2e – 1970 

• 3e – 1974 

• 4e – 1979 

• 5e – 1983 

• 6e – 1988 

• 7e – 1993 

• 8e – 1998 

• 9e – 2002 

• 10e – 2007 

• 11e – 2014 

• 12e - 2020 

Prix selon www.toyota.ca (2 janvier 2024): 

• L – 25 831,50 $ 

• LE – 26 831,50 $ 

• SE – 28 431,50 $ 

• LE Hybrid – 29 371,50 $ 

• LE Hybrid AWD – 30 871,50 $ 

• SE Hybrid AWD – 33 031, 50 $ 

• XSE – 33 531,50 $ 

• XSE Hybrid AWD – 37 431,50 $ 

Prix du modèle essayé: 

• Total – 33 031,50 $ + taxes 

• Achat 60 mois (7,49 %) - 152,41 $ + taxes / semaine 

• Location 36 mois (6,79 %) (20 000 km/an) - 123,80 $ + taxes / semaine 

Distance parcourue: 394,3 km (81 % autoroute) 

Consommation selon Ressources Naturelles Canada: 

• Ville – 5,0 L/100 km 

• Route – 5,7 L/100 km 

• Émissions de CO² - 124 grammes/km 

Consommation affichée: 6,5 L/100 km 

Véhicule fourni par Toyota Canada 

Photos prises à Saint-Laurent et Berthierville, Québec