On peut
dire que la transaction qui a fait passer Volvo de Ford à la
compagnie chinoise Geely en 2010 s’est bien déroulée. La planète
automobile avait peur que les Chinois dénaturent le produit, mais il
n’en est rien. Le siège social de Volvo est à Gothenburg en Suède
et les produits ont gardé l’ADN qui les différencie des autres
produits présents sur le marché. D’ici 2020, tous les produits
lancés par Volvo vont inclure une certaine forme d’électrification,
totale ou partielle. On est maintenant un peu en avance sur certains
manufacturiers comme quoi Volvo est loin d’être morte.
Le
désign Volvo a beaucoup évolué au cours des dernières années. De
boite carrée (souvenons-nous des 240 GL et des 850...), les Volvo
proposent maintenant des formes originales qui, sans se fondre dans
la masse, les rapprochent de la normalité. Les phares avant en
format de T penché (ou de marteau...) constituent une belle
signature visuelle à une époque où tous les manufacturiers
utilisent des DEL.
Les
nomenclatures sont aussi assez simples. C pour coupé, V pour
familiale (de Versatile), S pour berline (de Sedan), XC pour les
utilitaires sport. Ensuite, le chiffre désigne la hiérarchie, 40
étant l’entrée de gamme au Canada et 90 le haut de gamme. C’est
beaucoup plus simple que chez Mercedes, par exemple. Du côté des
moteurs, les spécialistes du markéting se sont probablement
endormis! Ainsi, chez Volvo, on a les moteurs T5, T6 et T8.
Logiquement, mon véhicule serait propulsé par un moteur 8 cylindres
turbo..., mais il n’en est rien! Le T8 est un quatre cylindres
turbo jumelé à un groupe électrique rechargeable. Il n’y a donc
aucune logique dans les identifications de moteur, il faudra les
connaitre de mémoire!
Après
avoir essayé le XC40 il y a quelques mois à peine, je ne me sentais
pas dépaysé à bord du Volvo XC60 2019. Les sièges en cuir avant
sont confortables et l’espace ne manque pas. Pour ceux qui trouve
que le coussin des sièges est un peu court, il y a une petite
tablette qu’on peut relever pour soutenir les genoux. Ça semble
être un gadget insignifiant, mais sur de longues distances, c’est
surement apprécié. Pour les passagers arrière, il y a aussi
beaucoup d’espace pour les jambes et les hanches. Le seul bémol
est que le porte-gobelet intégré à l’appuie-bras central semble
bien chétif. Notez aussi que, en abaissant l’appuie-bras central,
on remarque une trappe donnant accès à la soute à bagages. Mais
ça, on en reparlera plus loin!
Pour ce
qui est du tableau de bord, la nacelle d’instrumentation offre ce
qui semble être deux cadrans conventionnels, mais c’est plutôt un
écran pleine grandeur. Au centre des deux cadrans, on peut y
afficher le système de navigation intégré. Au bas, à droite,
c’est l’ordinateur de voyage passablement difficile à utiliser
et on ne peut afficher au même moment tous les renseignements
importants. Bien sûr, le volant est doté de toute une série de
commandes pour le régulateur de vitesse et le système audio. Le
problème, c’est qu’on y a mis que des icônes et aucune
description. Il faut donc y aller d’essai-erreur pour finir par
savoir à quoi servent ces boutons. Oui, je sais, tout doit être
écrit dans le livre d’instructions dans le coffre à gants, mais
combien d’entre vous en ont fait un livre de chevet?
Sur le
grand écran central, vous y retrouvez le système
d’infodivertissement. Dans le XC40, ça avait été un désastre
pour moi. Cette fois-ci, l’expérience fut plus intéressante. J’ai
réussi à y intégrer Android Auto ce qui annule quelques
inconvénients. Le gros problème après avoir compris où se trouve
les commandes, c’est qu’on s’aperçoit qu’on passe notre
temps à « pitonner » sur l’écran en roulant. Changer de station
de radio? C’est sur l’écran (et pas facile!). Monter la
température? C’est sur l’écran. Allumer le volant ou le siège
chauffant? C’est sur l’écran! Comme nos routes ne nous
permettent pas d’avoir un index stable, il est difficile de faire
ces opérations sans quitter la route pendant de longues secondes.
Plusieurs
constructeurs cherchent à réinventer la roue quand on en vient à
la conception du levier de vitesse. Celui du Volvo XC60 2019 est
intéressant puisqu’il est en verre Orrefors illuminé le soir
venu. Il faut pousser vers l’avant pour le placer en position R, ce
qui n’est pas encore la norme et nécessite quelques jours
d’acclimatation. Tout juste derrière, une petite molette pour
démarrer le véhicule. Ça aussi, c’est différent, mais facile
d’utilisation. Une petite roulette pour les modes de conduite et la
commande du frein de stationnement électrique complètent
l’ensemble. Deux prises USB sont installées judicieusement dans le
rangement central, permettant de laisser vos appareils électroniques
à l’abri des regards. La sonorité du système Bowers &
Wilkins est excellente.
C’est
donc un tableau de bord au désign intéressant avec quelques petites
lacunes qui pourraient être corrigées facilement. Quant à l’espace
de chargement, il n’est pas pénalisé par la présence des
batteries. On remarque sur le côté droit des touches qui permettent
d’abaisser la banquette, un système aussi sinon plus performant
que le Magic Seat de Honda. Afin d’y entrer de longs objets ET des
passagers, Volvo a intégré une trappe à skis dans la banquette
arrière. On peut aussi abaisser la suspension pour que le seuil de
chargement soit moins haut, une fonction qui coute quand même
plusieurs milliers de dollars à l’achat. On peut aussi ouvrir et
fermer le hayon à commande électrique en passant le pied sous le
parechoc, pratique quand on a les mains pleines.
En
résumé, la conception du Volvo XC60 2019 est excellente et il est
compétent sur la route, confortable et spacieux. En branchant
Android Auto, on élimine quelques inconvénients du système
d’infodivertissement. La finition est sans reproches et vous ne
pourrez jamais dire que les Chinois ont dénaturé la Suédoise
Volvo. La mécanique est aussi sans reproches au point de vue du
fonctionnement. Toutefois, je m’interroge sur le prix à payer pour
avoir seulement 28 kilomètres d’autonomie électrique. Entre un
moteur essence T6 et le T8 hybride rechargeable de mon véhicule
d’essai, il y a plus de 14 000 $ de différence. Je trouve que
c’est cher payé, et l’écart de prix aurait surement pu être
moindre. Aux gens du markéting d’être créatifs!
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Essai
réalisé précédemment :
2010
Volvo XC60
Conditions
de l’essai
Réalisé
du 15 au 22 octobre 2018.
Météo
: beaucoup de pluie, un peu de soleil, entre 3 et 13 °C.
Modèle
essayé : Volvo XC60 T8 Inscription 2019
Assemblé
à Torslanda, Suède
Générations
:
-
1re – 2009
-
2e — 2017
Prix
selon volvocars.com/fr-ca
(21 mars 2019) :
-
Momentum – 46 800 $
-
R-Design – 57 450 $
-
Inscription – 58 200 $
Prix du
modèle essayé :
-
Inscription T8 + options – 78 650 $
-
Transport et préparation – 2 015 $
-
Frais – 119 $
-
Total – 80 784 $
Distance
parcourue : 692,6 km (58 % autoroute)
Consommation
selon Ressources
Naturelles Canada :
-
Ville – 9,5 L/100 km
-
Route – 8,5 L/100 km
-
Combiné – 3,8 Le/100 km
-
Émissions de CO² — 128 grammes/km
Consommation
affichée : 6,6 L/100 km
Véhicule
fourni par Volvo
Canada
Photos
prises à Ste-Élisabeth,
Québec
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