30 octobre 2024

Essai routier: MINI Cooper S 2025 – Un kart qui s’embourgeoise


La Mini est apparue en 1959 en tant que modèle de la firme britannique Austin. Elle est devenue une marque à part entière en 1969 avant d’être rachetée par BMW en 2000. La MINI avec lettres majuscules a été commercialisée à partir de 2001. Beaucoup plus grosse que le modèle original, elle est encore toutefois toute petite en comparaison de tous les VUS que l’on retrouve sur nos routes. 

 

MINI lance pour 2025 une toute nouvelle MINI. Il y a toujours un modèle avec moteur à combustion, mais on a remplacé le trois-cylindres par un quatre-cylindres turbo de 2,0 litres qu’on retrouve également ailleurs chez BMW. Comme chez beaucoup d’autres marques, la transmission manuelle a tiré sa révérence et on ne peut maintenant compter que sur une boîte automatique. Alors qu'en est-il de l’impression de kart sur route que j’avais ressenti en 2018? 

 

La MINI trois-portes est toujours facilement reconnaissable grâce à sa silhouette trapue et ses phares ronds (qui sont plus grands cette année). C’est à l’arrière que le design a le plus évolué, les feux étant maintenant en forme de triangle sur le côté. C’est joli. Le nom Cooper est mis en évidence sur une bande noire qui relie les deux feux. Il y a cette année deux versions de la MINI Cooper. D’abord, la Cooper C avec son moteur moins puissant et son prix plus abordable et la Cooper S, mon véhicule d’essai, avec le moteur plus puissant et son prix à l’avenant. 

 

Même si elle a grossi par rapport au modèle original, son accès à l’habitacle n’est pas toujours facile. Pour ce qui est des places avant, c’est bien. Les sièges sont confortables et les supports latéraux sont très utiles si vous conduisez un peu sportivement. Les sièges avant sont chauffants, tout comme le volant. Le siège du conducteur a même une fonction de massage qui se déclenche après une heure au volant. Décidément, on est loin d’un modèle de base! Les places arrière, quant à elle, sont difficilement accessibles et je vous avouerai qu’avec mon gabarit (5’9”, 270 lbs), je n’ai pas pu y accéder! D’ailleurs, avec le siège avant pleinement reculé, il n’y a plus d’espace pour les jambes à l’arrière. Comme le dirait Stan, dans mon livre à moé, la MINI trois-portes est une 2+2, soit deux places confortables et deux pour dépanner... le moins souvent possible.  

 

Le tableau de bord est très différent de ce qu’on retrouve ailleurs. D’abord, le recouvrement de celui-ci est comme un lainage sur toute la largeur. Ça frappe l’œil puisqu’il n’y a pas de nacelle d’instrumentation, seulement un affichage tête haute qu’on peut d’ailleurs désactiver. Le soir venu, un éclairage est projeté sur le tableau de bord et lui donne un look bien spécial. Tout ce qu’il y a devant le conducteur, c’est le volant sur lequel MINI a installé plusieurs commandes. Les boutons sont gros et simples à utiliser. J’aurais toutefois apprécié qu’il y ait un bouton pour ajuster la distance du régulateur de vitesse adaptatif avec le véhicule qui précède. Il est possible de le faire, mais seulement dans l’écran central, ce qui me semble un non-sens.  

 

L’écran central rond installé au centre est un centre névralgique du tableau de bord. En fait, cet écran contient tout ce qui aurait dû se retrouver dans la nacelle d’instrumentation en plus d’être un écran d’infodivertissement. Si vous n’êtes pas habitué de chercher des fonctions dans des menus, ça risque de vous déplaire. La partie du haut est réservée aux données de conduite: la vitesse, l’autonomie, la vitesse permise (lue par la caméra) et le niveau de carburant, entre autres. Au centre, ce sont des petites vignettes qu’on peut faire défiler en se servant de son doigt. Il y a peut-être une façon d’en changer l’ordre, mais je n’ai pas trouvé. Dans le bas, il y a une petite barre avec des fonctions comme l’audio ou le système de navigation. Celui-ci est très détaillé et son seul problème (de taille pour le Québec) est qu’Il ne peut pas donner d’instructions vocales en français. Tous les menus sont en français, mais il ne le parle pas! Le système audio est excellent et il faut avouer que ce ne doit pas être très difficile de faire du son dans ce petit habitacle. Toutes les commandes de ventilation doivent être utilisées dans l’écran puisqu’il n’y a pas de commandes physiques. C’est assez facile à comprendre, mais c’est distrayant de les utiliser en conduisant. Par exemple, si vous voulez démarrer le chauffage de votre siège et du volant à la plus basse intensité, il vous faudra appuyer sept fois dans l’écran! Deux boutons auraient été tellement plus simples. 

 

La connexion d’un téléphone intelligent n’est pas simple dans cette MINI Cooper S 2025. Il semble qu’il faut se créer un profil afin que notre téléphone soit pris en charge. Après deux jours à appuyer sur les menus, j’ai réussi à intégrer mon téléphone pour avoir accès à Android Auto. Ça aurait pu bien aller à partir de là, mais non, la connexion entre mon téléphone et le système MINI se déconnectait constamment. D’ailleurs, quand j’ai retourné la voiture chez le concessionnaire, sur un trajet d’une heure, le téléphone s’est déconnecté trois fois. Il se reconnecte toujours après quelques secondes et le trajet Google Maps revient de lui-même, mais si j’avais été au téléphone avec quelqu’un, j’aurais probablement perdu l’appel. C’est dommage, dans une société où presque tout le monde est connecté, les connexions se doivent d’être stable et ce n’est clairement pas le cas ici. 

 

Sous l’écran central, en lieu et place des commandes de ventilation, on retrouve le commutateur des rapports de transmission. Juste à côté, la “clé” de démarrage qui remplace le très commun bouton poussoir. Ensuite, c’est une commande à bascule pour les nombreux modes de conduite. Appelé “Experience”, cette commande permet de choisir entre différentes interfaces de l’écran central. Le seul mode qui semble changer quelque chose à la conduite est le mode “Go-kart”. La pédale d'accélération devient alors plus chatouilleuse et le moteur fait des montées en régime comme si on conduisait avec une transmission manuelle, ce qui n’est évidemment pas le cas. Tout au bout, une petite molette pour changer le volume audio ou pour passer d’une pièce musicale à l’autre. Au moins, on nous a laissé une commande physique très utile! Finalement, pour ce qui est de l’habitacle, mentionnons la présence d’un pratique chargeur par induction qui retient votre téléphone en place, un très petit coffre de rangement entre les deux sièges ainsi que deux prises USB-C et une prise 12V. 

 

L’espace de chargement est plutôt petit, ce qui est tout-à-fait logique considérant les dimensions de la voiture. Sous le plancher, il y a un autre petit coffre. Toutefois, si vous considérez la voiture comme une 2+2, lorsqu’il n’y a personne à l’arrière, on peut rabattre la banquette à l’aide de deux tirettes sur le dessus du dossier. On a alors un espace de chargement très respectable pour la petite MINI. 

 

La mécanique a beaucoup évolué cette année. Exit le moteur trois-cylindres, c’est maintenant un moteur quatre-cylindres de 2,0 litres TwinPower turbo qui anime la petite voiture. Sa puissance est de 201 chevaux et 221 livres-pied de couple disponible dès 1 450 tours/minute. La transmission qui s’occupe de cette puissance est à double embrayage et compte sept rapports. En conduite, c’est un groupe motopropulseur intéressant qui produit quelquefois de beaux petits grognements. En revanche, lors des départs, il y a un temps de réponse un peu lent qui peut être atténué en choisissant l’expérience “Go-kart”. Il faut dire que la transmission est probablement programmée pour l’économie de carburant. C’est d’ailleurs pour ça que le moteur s’arrête aux arrêts. Il n’y a malheureusement pas de transmission manuelle et MINI n’a pas cru bon installer des palettes de changements de vitesse derrière le volant. Dommage, ça aurait été un baume sur notre tristesse! 

 

Je n’apprendrai rien à qui que ce soit si j’affirme qu’acheter une MINI n’est pas un achat rationnel. La voiture est petite et vient avec son lot d’inconvénients. De plus, elle n’est pas donnée, le prix de ma voiture d’essai frôlant les 50 000 $. Ce qui nous pousse à acheter une MINI, c’est notre cœur. Il faut tomber en amour avec la voiture, tout comme on le ferait pour une Fiat 500 ou une Mazda MX-5, deux autres voitures qui n’ont pas de grandes qualités rationnelles. Donc, suivez votre cœur, allez essayer une MINI Cooper S 2025 et si vous tombez en amour, faites-vous plaisir. De toute façon, le cœur a ses raisons que la raison ne comprend pas!  

 

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Essai réalisé précédemment: 

 

Conditions de l'essai 

 

Réalisé du 7 au 15 octobre 2024. 

Météo: du soleil et un peu de pluie, entre 5 et 17 °C. 

Modèle essayé: MINI Cooper S Premier+ 2025 

Assemblée à Cowley, Oxfordshire, Royaume-Uni 

Générations: 

  • 1re – 2002 

  • 2e – 2007 

  • 3e – 2014 

  • 4e - 2025 

Prix selon www.mini.ca (30 octobre 2024): 

  • Cooper – 37 900 $ 

  • Cooper JCW – 54 900 $ 

  • Cooper 5 portes – 43 900 $ 

Prix du modèle essayé: 

  • Total – 49 500 $ + taxes 

  • Financement 60 mois (7,99 %) - 944,45 $ / mois + taxes 

  • Location 36 mois (4,99 %) (20 000 km/an) - 812,18 $ / mois + taxes 

Distance parcourue: 737,6 km (98 % autoroute) 

Consommation selon Ressources Naturelles Canada: 

  • Ville – 8,5 L/100 km (super) 

  • Route – 6,1 L/100 km (super) 

  • Émissions de CO² - 171 grammes / km 

Consommation affichée: 6,3 L/100 km 

Régime moteur à 100 km/h: 2 000 tours/minute (mode Go-Kart) 

Régime moteur à 115 km/h: 2 200 tours/minute (mode Go-Kart) 

Véhicule fourni par MINI Canada 

Photos prises à Berthierville, Québec



 

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Avertissement

La consommation réelle peut différer de 10 à 20% par rapport à la consommation affichée par l'ordinateur de bord. Toutefois, à des fins de comparaison, j'inscris toujours la consommation que l'ordinateur de bord affiche à la fin de la période d'essai.
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