21 octobre 2018

Essai routier: Nissan LEAF 2018 – Calculons nos besoins!



J’adore faire l’essai d’un véhicule électrique. Il s’agit d’une expérience très différente de l’essai d’un véhicule à essence conventionnel. Ce que j’aime moins, entre autres sur les médias sociaux, ce sont les extrémistes. Les amateurs de vapeurs d’essence qui disent que les véhicules électriques, c’est de la m....! Même chose du côté de certains électromobilistes qui voudraient qu’on change tous de véhicule demain matin! C’est très bien que l’on ait des discussions sur le sujet, mais il faut se respecter l’un et l’autre. Les véhicules entièrement électriques ou qui incluent une certaine forme d’électrification prennent de plus en plus de place et nous devons en parler. Toutefois, il y a encore d’excellents véhicules à essence indispensables à certains modes de vie. D’un point de vue mondial, même si les véhicules électriques prenaient toute la place sur les routes québécoises, nous sommes bien peu nombreux à l’échelle de la planète. N’oublions pas que nos Voisins du sud achètent encore l’essence à prix d’aubaine, 79 cents US le litre à Plattsburgh, NY au moment d’écrire ces lignes. Pas surprenant qu’ils ne soient pas de gros acheteurs de véhicules électriques!

J’ai donc pu mettre la main sur la nouvelle Nissan LEAF 2018. Comme plusieurs journalistes automobiles, je suis un peu déçu qu’elle n’ait pas plus d’autonomie, mais, apparemment, une version possédant une plus grosse batterie serait dans les cartons pour l’année 2019. Je dois toutefois avouer que, pendant ma semaine d’essai, je n’ai jamais manqué de “jus”. Évidemment, si j’avais eu une borne de recharge à la maison, je me serais surement baladé un peu plus. Recharger la batterie sur le 110V lorsque la batterie est vide prend plus de 24 heures!

Alors que la première génération de Nissan LEAF ressemblait à une grenouille vue de l’avant, la nouvelle génération est beaucoup plus jolie et reprend la fameuse calandre en V, signature visuelle de Nissan, la différence étant qu’il n’y a pas d’ouverture dans la calandre pour le refroidissement du moteur. La partie arrière aussi reprend quelques éléments d’autres modèles comme, par exemple, les feux en forme de boomerang. La silhouette est vraiment plus dynamique puisque la partie avant très plongeante donne du dynamisme à l’ensemble. D’ailleurs, la Nissan LEAF a été la voiture de tête, le “pace car” si vous voulez, de quelques épreuves de la Coupe Micra cet été.

L’intérieur aussi s’est refait une beauté. Le tableau de bord est moderne et il semble qu’on le retrouvera dans d’autres modèles puisqu’il est semblable à ce qu’il y a dans le Kicks. Les sièges avant sont confortables même si j’aurais aimé un peu plus de support latéral. À l’arrière, c’est aussi confortable malgré l’absence de support latéral. L’espace pour les jambes est très bien et il y avait même des sièges chauffants. Si on revient au tableau de bord, la nacelle d’instrumentation ne compte qu’un seul cadran pour la vitesse, la partie gauche habituellement réservée au tachymètre contenant un écran. Celui-ci permet d’afficher certaines données sur les systèmes, ma page préférée étant celle de l’ordinateur de conduite. Les commutateurs au volant sont simples à utiliser. Sur la branche de droite, il y a une icône moins connue, celui du ProPilot Assist. C’est le nouveau système à la mode de Nissan incluant, entre autres, la détection de collision avant, le suivi de voie et le régulateur de vitesse adaptatif. C’est vraiment impressionnant de voir la voiture se conduire seule... sur une très courte distance puisqu’il ne s’agit pas ici d’un système de conduite autonome, mais plutôt d’aides à la conduite.

Le système d’infodivertissement du grand écran central est très bien. Il peut jouer toutes les radios en plus de lire des fichiers sur une grande variété de support. Dans la voiture d’essai, il y avait un système de navigation intégré. Les données sont bonnes et le système se programme bien. Puisqu’il a quelques années, la mise en page est un peu vieillotte et il est plus intéressant de brancher son téléphone cellulaire pour y intégrer Android Auto ou Apple CarPlay. L’utilisation de Waze ou Google Maps vous assure de données à jour et d’info circulation également très à jour. L’écran affiche aussi l’image (ou les images...) de la caméra de recul, le fameux Around View Monitor. Cette image est un montage de quatre caméras disséminées autour du véhicule et c’est alors un jeu d’enfant de reculer la voiture dans des endroits très restreints.

Sous l’écran central, les commandes de ventilation automatique. Puisque c’est automatique, c’est facile à ajuster et ce le sera aussi en hiver avec des gants puisque les boutons sont de bonnes dimensions. Vous remarquerez plus bas les commandes des sièges chauffants, une prise 12V et une prise USB. Une deuxième prise USB aurait été utile, beaucoup de fabricants en installant maintenant deux pour recharger les appareils.

Le levier de vitesse est toujours absent de la Nissan LEAF 2018 puisqu’il s’agit plutôt d’une molette. C’est un peu déroutant au premier abord de devoir pousser la molette vers l’avant pour reculer. Puis, on s’habitue rapidement et cette molette se manipule très bien. On aperçoit aussi le commutateur de la e-Pedal, mais ça, je vous en reparle un peu plus loin. En bref, en matière d’ergonomie, ce tableau de bord est assez fonctionnel.

Modèle à hayon signifie généralement beaucoup d’espace dans le coffre. C’est encore vrai ici. De plus le plancher est creusé. On peut donc y mettre beaucoup de choses sans abaisser la banquette. Si on le fait, notez que le plancher n’est pas plat. Le câble de recharge de 240V (et son adaptateur pour le 120V) est logé dans un sac accroché à la paroi gauche du coffre. Si vous n’en avez pas besoin, c’est facile de retirer le sac et de le laisser à la maison.

Le moteur électrique synchrone de la Nissan LEAF 2018 est à courant alternatif de 110 kW. Sa puissance est de 147 chevaux, mais c’est surtout son couple de 236 livres-pied disponible dès qu’on appuie sur l’accélérateur qui est impressionnant. Le tout se fait en douceur. La batterie a une capacité de 40 kWh et, pour les initiés, son chargeur embarqué est de 6,6 kW. La Nissan LEAF 2018 est bien sûr équipée d’un port de recharge rapide. L’autonomie annoncée par Nissan est de 241 km, mais on peut faire plus. En fait, tout est dans notre façon de conduire. Vous conduisez sportivement? Vous n’atteindrez pas 241 km. Vous conduisez consciencieusement? Vous dépasserez 241 km. Évidemment, l’hiver, il faut retrancher un 30 à 40% d’autonomie.

La grosse nouveauté dans le cas de la Nissan LEAF 2018, c’est la e-Pedal. Grâce à cette technologie, vous pouvez littéralement conduire à un pied. C’est le frein moteur qui ralentit assez rapidement le véhicule. Ça prend un peu de pratique, mais je dirais qu’avant d’avoir épuisé votre première batterie, vous saurez comment conduire seulement avec l’accélérateur. Le frein conventionnel ne sert alors qu’à freiner rapidement si vous avez à le faire à la dernière minute. Vous allez prendre gout à la e-Pedal, je vous le garantis!

Je n’avais jamais eu la chance d’essayer la première génération de la Nissan LEAF. Toutefois, et parce que j’ai maintenant essayé plusieurs modèles de divers manufacturiers, je peux comprendre pourquoi les consommateurs devraient apprécier cette nouvelle mouture de la LEAF. La e-Pedal est vraiment exceptionnelle. Quant à la silhouette et à l’aménagement intérieur, on a plus l’impression de rouler dans une voiture “normale” qu’auparavant. Finalement, l’autonomie; personnellement, 241 km, j’en avais assez. Si je veux aller plus loin, je vais planifier mon trajet... ou prendre mon deuxième véhicule qui est à essence. Une petite anecdote: lorsque je suis allé montrer la LEAF à mon père, l’un de ses clients était là. Quand je lui ai dit que l’autonomie était de 241 km, il m’a dit: “Bof, on peut même pas aller à Québec avec ça!”. Ma réponse: “Vous allez souvent à Québec, vous?” Sa réponse: “Non, mais si je veux y aller, je pourrai pas me rendre!”

Certaines personnes qui ne veulent rien savoir des véhicules électriques ont souvent de bien drôles d’arguments!

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Conditions de l'essai

Réalisé du 17 au 24 septembre 2018.
Météo: peu de soleil, des nuages et de la pluie, entre 8 et 31 °C.
Modèle essayé: Nissan LEAF SV 2018
Assemblée à Smyrna, Tennessee, États-Unis
Générations:
  • 1re – 2011
  • 2e - 2017
Prix selon www.nissan.ca (16 octobre 2018):
  • S – 38 463 $
  • SV – 42 363 $
  • SL – 44 763 $
Prix du modèle essayé:
  • SV – 40 298 $
  • Couleur braise écarlate - 300 $
  • Transport et inspection prélivraison – 1 950 $
  • Frais régionaux - 115 $
  • Total – 42 663 $
Distance parcourue: 469,0 km (85 % autoroute)
Consommation selon Ressources Naturelles Canada:
  • Ville – 16,9 kWh/100 km
  • Route – 21,1 kWh/100 km
  • Autonomie – 242 km
  • Temps de recharge sur 240V – 8 heures
Consommation affichée: 15,6 kWh/100 km
Véhicule fourni par Nissan Canada
Photos prises à Ste-Élisabeth, Québec

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Avertissement

La consommation réelle peut différer de 10 à 20% par rapport à la consommation affichée par l'ordinateur de bord. Toutefois, à des fins de comparaison, j'inscris toujours la consommation que l'ordinateur de bord affiche à la fin de la période d'essai.
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