J’adore
faire l’essai d’un véhicule électrique. Il s’agit d’une
expérience très différente de l’essai d’un véhicule à
essence conventionnel. Ce que j’aime moins, entre autres sur les
médias sociaux, ce sont les extrémistes. Les amateurs de vapeurs
d’essence qui disent que les véhicules électriques, c’est de la
m....! Même chose du côté de certains électromobilistes qui
voudraient qu’on change tous de véhicule demain matin! C’est
très bien que l’on ait des discussions sur le sujet, mais il faut
se respecter l’un et l’autre. Les véhicules entièrement
électriques ou qui incluent une certaine forme d’électrification
prennent de plus en plus de place et nous devons en parler.
Toutefois, il y a encore d’excellents véhicules à essence
indispensables à certains modes de vie. D’un point de vue mondial,
même si les véhicules électriques prenaient toute la place sur les
routes québécoises, nous sommes bien peu nombreux à l’échelle
de la planète. N’oublions pas que nos Voisins du sud achètent
encore l’essence à prix d’aubaine, 79 cents US le litre à
Plattsburgh, NY au moment d’écrire ces lignes. Pas surprenant
qu’ils ne soient pas de gros acheteurs de véhicules électriques!
J’ai
donc pu mettre la main sur la nouvelle Nissan LEAF 2018. Comme
plusieurs journalistes automobiles, je suis un peu déçu qu’elle
n’ait pas plus d’autonomie, mais, apparemment, une version
possédant une plus grosse batterie serait dans les cartons pour
l’année 2019. Je dois toutefois avouer que, pendant ma semaine
d’essai, je n’ai jamais manqué de “jus”. Évidemment, si
j’avais eu une borne de recharge à la maison, je me serais
surement baladé un peu plus. Recharger la batterie sur le 110V
lorsque la batterie est vide prend plus de 24 heures!
Alors
que la première génération de Nissan LEAF ressemblait à une
grenouille vue de l’avant, la nouvelle génération est beaucoup
plus jolie et reprend la fameuse calandre en V, signature visuelle de
Nissan, la différence étant qu’il n’y a pas d’ouverture dans
la calandre pour le refroidissement du moteur. La partie arrière
aussi reprend quelques éléments d’autres modèles comme, par
exemple, les feux en forme de boomerang. La silhouette est vraiment
plus dynamique puisque la partie avant très plongeante donne du
dynamisme à l’ensemble. D’ailleurs, la Nissan LEAF a été la
voiture de tête, le “pace car” si vous voulez, de quelques
épreuves de la Coupe Micra cet été.
L’intérieur
aussi s’est refait une beauté. Le tableau de bord est moderne et
il semble qu’on le retrouvera dans d’autres modèles puisqu’il
est semblable à ce qu’il y a dans le Kicks. Les sièges avant sont
confortables même si j’aurais aimé un peu plus de support
latéral. À l’arrière, c’est aussi confortable malgré
l’absence de support latéral. L’espace pour les jambes est très
bien et il y avait même des sièges chauffants. Si on revient au
tableau de bord, la nacelle d’instrumentation ne compte qu’un
seul cadran pour la vitesse, la partie gauche habituellement réservée
au tachymètre contenant un écran. Celui-ci permet d’afficher
certaines données sur les systèmes, ma page préférée étant
celle de l’ordinateur de conduite. Les commutateurs au volant sont
simples à utiliser. Sur la branche de droite, il y a une icône
moins connue, celui du ProPilot Assist. C’est le nouveau système à
la mode de Nissan incluant, entre autres, la détection de collision
avant, le suivi de voie et le régulateur de vitesse adaptatif. C’est
vraiment impressionnant de voir la voiture se conduire seule... sur
une très courte distance puisqu’il ne s’agit pas ici d’un
système de conduite autonome, mais plutôt d’aides à la conduite.
Le
système d’infodivertissement du grand écran central est très
bien. Il peut jouer toutes les radios en plus de lire des fichiers
sur une grande variété de support. Dans la voiture d’essai, il y
avait un système de navigation intégré. Les données sont bonnes
et le système se programme bien. Puisqu’il a quelques années, la
mise en page est un peu vieillotte et il est plus intéressant de
brancher son téléphone cellulaire pour y intégrer Android Auto ou
Apple CarPlay. L’utilisation de Waze ou Google Maps vous assure de
données à jour et d’info circulation également très à jour.
L’écran affiche aussi l’image (ou les images...) de la caméra
de recul, le fameux Around View Monitor. Cette image est un montage
de quatre caméras disséminées autour du véhicule et c’est alors
un jeu d’enfant de reculer la voiture dans des endroits très
restreints.
Sous
l’écran central, les commandes de ventilation automatique. Puisque
c’est automatique, c’est facile à ajuster et ce le sera aussi en
hiver avec des gants puisque les boutons sont de bonnes dimensions.
Vous remarquerez plus bas les commandes des sièges chauffants, une
prise 12V et une prise USB. Une deuxième prise USB aurait été
utile, beaucoup de fabricants en installant maintenant deux pour
recharger les appareils.
Le
levier de vitesse est toujours absent de la Nissan LEAF 2018
puisqu’il s’agit plutôt d’une molette. C’est un peu
déroutant au premier abord de devoir pousser la molette vers l’avant
pour reculer. Puis, on s’habitue rapidement et cette molette se
manipule très bien. On aperçoit aussi le commutateur de la e-Pedal,
mais ça, je vous en reparle un peu plus loin. En bref, en matière
d’ergonomie, ce tableau de bord est assez fonctionnel.
Modèle
à hayon signifie généralement beaucoup d’espace dans le coffre.
C’est encore vrai ici. De plus le plancher est creusé. On peut
donc y mettre beaucoup de choses sans abaisser la banquette. Si on le
fait, notez que le plancher n’est pas plat. Le câble de recharge
de 240V (et son adaptateur pour le 120V) est logé dans un sac
accroché à la paroi gauche du coffre. Si vous n’en avez pas
besoin, c’est facile de retirer le sac et de le laisser à la
maison.
Le
moteur électrique synchrone de la Nissan LEAF 2018 est à courant
alternatif de 110 kW. Sa puissance est de 147 chevaux, mais c’est
surtout son couple de 236 livres-pied disponible dès qu’on appuie
sur l’accélérateur qui est impressionnant. Le tout se fait en
douceur. La batterie a une capacité de 40 kWh et, pour les initiés,
son chargeur embarqué est de 6,6 kW. La Nissan LEAF 2018 est bien
sûr équipée d’un port de recharge rapide. L’autonomie annoncée
par Nissan est de 241 km, mais on peut faire plus. En fait, tout est
dans notre façon de conduire. Vous conduisez sportivement? Vous
n’atteindrez pas 241 km. Vous conduisez consciencieusement? Vous
dépasserez 241 km. Évidemment, l’hiver, il faut retrancher un 30
à 40% d’autonomie.
La
grosse nouveauté dans le cas de la Nissan LEAF 2018, c’est la
e-Pedal. Grâce à cette technologie, vous pouvez littéralement
conduire à un pied. C’est le frein moteur qui ralentit assez
rapidement le véhicule. Ça prend un peu de pratique, mais je dirais
qu’avant d’avoir épuisé votre première batterie, vous saurez
comment conduire seulement avec l’accélérateur. Le frein
conventionnel ne sert alors qu’à freiner rapidement si vous avez à
le faire à la dernière minute. Vous allez prendre gout à la
e-Pedal, je vous le garantis!
Je
n’avais jamais eu la chance d’essayer la première génération
de la Nissan LEAF. Toutefois, et parce que j’ai maintenant essayé
plusieurs modèles de divers manufacturiers, je peux comprendre
pourquoi les consommateurs devraient apprécier cette nouvelle
mouture de la LEAF. La e-Pedal est vraiment exceptionnelle. Quant à
la silhouette et à l’aménagement intérieur, on a plus
l’impression de rouler dans une voiture “normale”
qu’auparavant. Finalement, l’autonomie; personnellement, 241 km,
j’en avais assez. Si je veux aller plus loin, je vais planifier mon
trajet... ou prendre mon deuxième véhicule qui est à essence. Une
petite anecdote: lorsque je suis allé montrer la LEAF à mon père,
l’un de ses clients était là. Quand je lui ai dit que l’autonomie
était de 241 km, il m’a dit: “Bof, on peut même pas aller à
Québec avec ça!”. Ma réponse: “Vous allez souvent à Québec,
vous?” Sa réponse: “Non, mais si je veux y aller, je pourrai pas
me rendre!”
Certaines
personnes qui ne veulent rien savoir des véhicules électriques ont
souvent de bien drôles d’arguments!
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Conditions
de l'essai
Réalisé
du 17 au 24 septembre 2018.
Météo:
peu de soleil, des nuages et de la pluie, entre 8 et 31 °C.
Modèle
essayé: Nissan LEAF SV 2018
Assemblée
à Smyrna, Tennessee, États-Unis
Générations:
- 1re – 2011
- 2e - 2017
Prix
selon www.nissan.ca
(16 octobre 2018):
- S – 38 463 $
- SV – 42 363 $
- SL – 44 763 $
Prix
du modèle essayé:
- SV – 40 298 $
- Couleur braise écarlate - 300 $
- Transport et inspection prélivraison – 1 950 $
- Frais régionaux - 115 $
- Total – 42 663 $
Distance
parcourue: 469,0 km (85 % autoroute)
Consommation
selon Ressources
Naturelles Canada:
- Ville – 16,9 kWh/100 km
- Route – 21,1 kWh/100 km
- Autonomie – 242 km
- Temps de recharge sur 240V – 8 heures
Consommation
affichée: 15,6 kWh/100 km
Véhicule
fourni par Nissan
Canada
Photos
prises à Ste-Élisabeth,
Québec
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