Lors de la crise financière de 2009, General Motors a fait ce qu’elle aurait dû faire depuis belle lurette : éliminer des marques. Il y a certaines années où certains modèles étaient déclinés en plusieurs versions, une pour chaque marque, et certains avec très peu de différences. Pontiac, Saturn, Hummer, et je peux même ajouter Saab, sont maintenant disparues. Je pensais bien que GM avait compris. Beaucoup de modèles = beaucoup de promotions différentes et difficulté pour la compagnie de faire des économies d’échelle. Il semble que les mauvaises habitudes reviennent rapidement. Contrairement à son concurrent Ford, qui a éliminé Mercury, GM recommence à créer des doublons, entres autres pour alimenter la marque Buick. J’espère qu’on ne nous ramènera pas la Cadillac Cimarron!
J’ai
pu conduire, pendant quelques jours, la Buick Verano Turbo 2013, un clone de la
Chevrolet Cruze. Attention! La Verano ne ressemble pas tant que ça à la célèbre
Chevrolet. D’ailleurs, au niveau esthétique, GM n’a pas fait que changer la
calandre. C’est une partie avant entièrement redessinée que nous présente
Buick. La calandre typique de Buick est beaucoup plus harmonieuse que celle de
Chevrolet et les phares sont moins génériques. Les trois prises d’air Buick, un
clin d’œil au passé, sont intégrées au capot plutôt que sur les ailes avant.
Les roues d’alliage présentent un design plus évolué. La ligne de bas de
caisse, qui lui est exclusive, fait ressortir les ailes. La partie arrière et
ses feux plus classiques, ainsi que ses ajouts de chrome, se révèlent efficaces
pour montrer le statut plus luxueux de cette Verano.
Un
seul modèle de Verano est offert, auquel on peut lui ajouter quatre groupes
d’options : Commodité, Confort, Cuir et Turbo. C’est ce dernier modèle que
j’ai pu essayer, car le moteur turbo est une nouveauté en 2013. De plus, GM y
avait ajouté le GPS, un système sonore
Bose, un toit ouvrant électrique, une boîte manuelle et des roues d’alliage
exclusives de 18 pouces en tant qu’options « indépendantes », si je
puis dire!
On
prend place facilement à bord de la Buick Verano 2013. Du moins, à l’avant, car
à l’arrière, c’est beaucoup plus serré pour les jambes. Les sièges sont
confortables et offrent un support latéral moyen. Dans ma voiture, on pouvait
les ajuster électriquement, sauf le dossier qui, lui, était à réglage manuel.
Bizarre… Les cadrans sont très classiques, à chiffres blancs sur fond noir,
agrémentés d’une aura turquoise, coordonnée aux affichages des écrans à
cristaux liquides. Le petit écran, entre le tachymètre et l’indicateur de
vitesse, donne des renseignements sur l’autonomie, la consommation d’essence
moyenne et instantanée, et beaucoup plus. Le volant, tout de cuir vêtu, intègre
les commandes usuelles du régulateur de vitesse, de la téléphonie et du système
audio. Faciles à manipuler, simples à comprendre. Je dois souligner que, comme
dans plusieurs Buick, la commande des rétroviseurs extérieurs mal placée. Elle
est dans le panneau de porte et, donc, pas dans l’axe du rétroviseur, rendant
l’ajustement de celui-ci plus difficile.
En
haut du bloc central, difficile de manquer le grand écran du système
IntelliLink de Buick. Ce système permet d’écouter la musique de votre iPod,
iPhone et d’autres dispositifs par la connexion Bluetooth. De plus, il y a une
prise USB dans le petit coffre, entre les deux sièges, si vous voulez y
brancher votre dispositif. Vous pouvez aussi écouter par internet la radio
Stitcher SmartRadio, mais ça prendra un bon forfait de données sur votre
téléphone! Évidemment, la radio satellite XM est aussi offerte. Tous ces
supports offrent une belle sonorité. Leur manipulation est facile grâce à
l’écran et ces menus faciles à comprendre. Je donne aussi une mention honorable
au système de navigation. Petit bémol : on peut personnaliser l’écran
d’accueil. Je ne m’y suis pas attardé, mais même pour un féru d’électronique
comme moi, ça m’a semblé compliqué. À suivre…
Plus
bas, les commandes de ventilation et chauffage sont aussi faciles à opérer. Le
fonctionnement de la ventilation n’est pas sans reproche, car il a été
difficile d’avoir une température ambiante stable malgré la présente de la
fonction automatique. Quelquefois, il faisait chaud et quelques minutes plus
tard, il faisait froid! Donc, attention à l’automatisme pour la Verano. Le
frein à main est électrique, ce qui évite le fait d’avoir un grand manche entre
les deux sièges. Finalement, en plus de la prise USB, le petit coffre contient
la prise AUX du système audio. Une prise 12 V est disponible à l’avant et une
autre, pour les passagers arrière.
Finalement,
pour compléter avec l’habitacle, mentionnons les bonnes dimensions du coffre.
La banquette s’abaisse en sections divisées 60/40 et l’ouverture ainsi créée
est pas mal. Le plancher n’est toutefois pas parfaitement plat et le seuil de
chargement est élevé.
Ce
qui m’attirait le plus vers l’essai de cette Buick Verano, c’est son groupe
propulseur. Il s’agit d’un moteur à quatre cylindres Ecotec de 2,0 litres à
calage variable des soupapes auquel GM lui a accolé un turbocompresseur; 250
chevaux à 5 300 tours/minute, mais surtout un couple de 260 livres-pied à
seulement 2 000 tr/min. L’autre surprise, c’est qu’il est disponible avec
une transmission manuelle (oui, oui , une manuelle dans une Buick!) à six
rapports. La puissance ne manque pas, mais l’étagement des vitesses m’a quelque
peu surpris. La pédale d’embrayage est située trop à gauche. J’ai passé la
semaine à accrocher le panneau de plastique tout juste à côté.
Une
petite anecdote : lorsque j’ai pris possession de la voiture chez le
concessionnaire, j’ai presque aussitôt pris l’autoroute, congestionnée à ce
moment. J’ai pu grimper seulement au quatrième rapport. Lorsque j’ai pu
augmenter ma vitesse, je n’ai pas changé de rapport, si bien que j’ai roulé un
petit bout de chemin, en 4e vitesse, à 100-105 km/h. Je me souviens
que l’aiguille du tachymètre indiquait à peu près 3 000 tours/minute! Ce
qui me ramène à l’étagement des rapports.
Il
est difficile de ne pas faire de soubresauts en première vitesse, tout comme en
deuxième d’ailleurs. À 90 km/h, vitesse légale permise sur les routes du
Québec, on est encore en quatrième. Il reste deux rapports! Risque de
contravention en vue! Il faut aussi souligner que le temps de réponse du turbo est
un peu long. Toutefois, le grondement émis par les tuyaux d’échappement est
très agréable à l’oreille. C’est une bonne chose qu’on l’entende malgré la très
bonne insonorisation de l’habitacle.
Le
freinage est assuré par quatre disques assistés et dotés de l’antiblocage et de
l’aide intelligente. Rien à redire sur leur efficacité. La suspension est un
peu plus dure qu’à l’habitude pour une Buick, mais il faut dire que les pneus
de 18 pouces de taille 45 ont aussi quelque chose à y voir. Toutefois, la tenue
de route se trouve grandement améliorée par cette suspension plus ferme. La
direction à crémaillère à assistance électrique n’est pas trop démultipliée.
Mission
accomplie pour GM avec sa Buick Verano 2013. Malgré le fait qu’on ait eu la
Chevrolet Cruze comme point de départ, la Verano comporte assez de différences
pour être un modèle Buick à part entière. De plus, son groupe propulseur plus
musclé l’éloigne de sa consœur de chez Chevrolet. J’aurais tendance à vous
conseiller de choisir la transmission automatique, même si c’est agréable de
voir une manuelle chez Buick. L’étagement de la boîte de vitesse manuelle est
fait pour rouler beaucoup plus vite que les vitesses permises et il pourrait
devenir désagréable de ne jamais pouvoir se servir de son plein potentiel. Le
temps de réponse du turbo est aussi probablement moins dérangeant avec une
boîte automatique.
Là
où la petite Buick me déçoit un peu, et ça n’enlève rien à ses qualités, c’est
que, malgré le fait que j’ai testé le modèle le plus équipé, il manquait encore
quelques gadgets. Des essuie-glaces détecteurs de pluie, des feux de route
automatiques (la Dodge Dart a les deux!), des sièges chauffants à l’arrière et,
surtout, un régulateur de vitesse adaptatif sont des équipements courants sur
les voitures luxueuses d’aujourd’hui.
Dans
le dépliant de la Buick Verano 2013, GM affirme qu’elle a « une conduite
digne d’une Allemande. » Peut-être que oui, peut-être que non, ce qui est
sûr, c’est qu’elle est drôlement agréable à conduire.
Toutes
les photos sont sur la page Facebook d’AutoOpinion.ca. Vous n’avez qu’à cliquer sur
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Conditions
de l’essai
Réalisé
du 9 au 16 septembre 2013.
Météo:
Moitié soleil, moitié pluie, entre 4 et 28 °C.
Modèle
essayé : Buick Verano Turbo 2013
Assemblé
à Orion Township, Michigan, États-Unis
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1SB (Base): 24 955 $
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1SD (Commodité): 26 770 $
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1SG (Confort): 29 275 $
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1SL (Cuir): 31 310 $
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1ST (Turbo): 34 200 $
Prix
du modèle essayé : 37 615 $ + taxes (modèle 2014)
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Ville : 10,2 L/100 km
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Route : 6,3 L/100 km
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Émissions : 3 864 kg/année
Consommation
dans la vraie vie: 8,5 L/100 km (super)
Régime-moteur
à 100 km/h : 1 750 tours/minute
Régime-moteur
à 115 km/h : 2 000 tours/minute
Véhicule
fourni par General Motors Canada.
Photos
prises à Joliette, Québec
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