La petite Ford C-Max n’est pas encore très présente sur les routes du Québec. C’est que, bien qu’elle soit petite et économique en carburant, elle est plutôt chère en comparaison de modèles de même dimension. Bien qu’elle soit disponible en Europe avec des motorisations diesel et à essence conventionnelle, en Amérique, elle est à l’avant-garde en proposant une motorisation hybride, rechargeable ou non. J’ai testé, il y a quelques mois, la version hybride et elle m’avait plu. Cette fois-ci, c’est la C-Max Energi qui s’est retrouvée dans mon entrée, celle qu’on peut brancher.
Au
cas où vous n’auriez pas lu le premier essai, présentons de nouveau ce petit
monospace qui nous arrive directement d’Europe. Là-bas, la C-Max partage les routes
avec la Grand C-Max à sept places, et la B-Max, une autre fourgonnette encore
plus petite, toutes deux à portes arrière coulissantes. En Europe, ces
véhicules sont propulsés par des moteurs EcoBoost, notamment le petit trois
cylindres de 1,0 litre.
Il
n’y a qu’un seul modèle de C-Max Energi auquel on peut ajouter quelques groupes
d’équipements et d’options. Pour ma part, mon véhicule d'essai était équipé de
la navigation GPS, du système audio Sony à neuf haut-parleurs, de la caméra de
recul et du fameux hayon qui se commande avec un mouvement du pied sous le
pare-choc.
Contrairement
à l'essai de la Ford Fusion Energi essayée un peu plus tôt, j'ai tenté de faire
l'essai de la C-Max Energi selon un horaire un peu moins conventionnel. J'avais
très peu de temps pour la brancher et j'ai même conduit la C-Max jusqu'à
Burlington, au Vermont. La consommation pendant cette semaine d'essai est un
peu moins surprenante que celle de la Fusion Energi. Je vous rappelle que
celle-ci avait pu faire 3,3 L/100 km, une consommation exceptionnelle pour une
berline intermédiaire.
L'accès
à la C-Max est très facile. Les sièges offrent un bon confort, quoique le
trajet plus long a révélé que les courtes distances sont mieux supportées. La
distance Montréal-Burlington est un peu plus courte que celle Montréal-Québec.
La nacelle des cadrans, qu'il faudrait rebaptiser "nacelle des
écrans" pour ce modèle, comporte un grand indicateur de vitesse au centre,
flanqué d'un écran de 4,2 pouces de chaque côté. Celui de gauche, entièrement
personnalisable, concerne le fonctionnement du moteur. Celui de droite, lui
aussi personnalisable, est un doublon de ce qui peut être affiché sur l'écran
central. Il peut aussi afficher des feuilles (et en faire disparaître) qui
représente votre type de conduite. Si vous tentez la conduite la plus
écoénergétique possible, le petit écran se rempliera de feuilles. Au contraire,
si vous vous souciez peu de l'environnement, les feuilles s'envoleront.
Le
volant se prend bien en main et il y a beaucoup de commandes qui y sont
intégrées. Beaucoup! D'abord, aux emplacements traditionnels, il s'agit des
commandes pour contrôler les deux petits écrans. Plus bas, à gauche, les
commandes du régulateur de vitesse. Le design des commandes de Ford n'est pas
conventionnel, mais on s'y habitue rapidement. À droite, toujours en bas, les
commandes du système audio, du téléphone et des commandes vocales. Si vous êtes
familier avec l'électronique, l'adaptation est rapide, mais pour ceux qui ont
peur de ces gadgets, ce volant peut être intimidant.
En
haut du bloc central, sous la fente du lecteur CD, se situe l'écran de huit
pouces du système SYNC avec MyFord Touch. Ford décrit ce système comme "le
contrôle ultime sur le téléphone, le divertissement, la navigation et la climatisation."
Et Ford a raison. Tout peut être contrôlé avec des commandes vocales. Mais
est-il vraiment utile de pouvoir monter la température vocalement avec de
nombreuses commandes, alors que vous n'avez qu'à vous allonger le bras pour le
faire? Posez la question, c'est lui répondre. SYNC est devenu très lourd avec
les années au point où certaines commandes simples sont devenus compliquées,
notamment pour le contrôle du GPS. À l'opposé des commandes vocales,
l'interface affichée sur l'écran de 8 pouces est très conviviale et facile à
manipuler. Mis à part l'écran de la climatisation qui est plus chargé, les
écrans sont clairs et nécessitent un minimum de manipulation. Il y a quelques
touches sous l'écran, mais je vous avoue ne jamais m'en être servi.
Plus
bas sont situées les commandes de la climatisation. Puisqu'elle est
automatique, il suffit de programmer la température, 21°C par exemple, pour
qu'elle soit toujours confortable. Tout près du levier de vitesses sont placées
les roulettes d'ajustement des sièges chauffants. Il y a cinq degrés
d'intensité. La dernière fois où j'ai vu plus de degrés d'intensité que dans la
C-Max, j'étais assis dans une Nissan Maxima! Sous l'appuie-bras, un petit
coffre de rangement où sont bien placées les deux prises USB, une fente de
carte SD, des prises RCA et une prise 12V. Et il reste probablement assez de
place pour une bouteille d'eau! Une prise de 110V est accessible pour les
passagers des places arrière. Une autre prise de 12 V est située dans la soute
à bagages.
Parlant
de la soute à bagages, comparée au modèle hybride non-rechargeable, elle est
plus petite en raison des batteries qui sont plus volumineuses. L’espace est
quand même bien, mais la C-Max Energi ne peut concurrencer un modèle
conventionnel à ce chapitre. Il est possible d’abaisser la banquette en deux
parties, mais le seuil de chargement demeure toutefois très haut.
Si
vous ouvrez le capot de la C-Max Energi à votre garagiste du coin, il est
évident qu’il ne pourra pas faire quoi que ce soit pour vous. Le moteur est un
quatre cylindres de 2,0 litres à cycle Atkinson couplé à un moteur électrique.
L’ensemble peut produire jusqu’à 195 chevaux, dépendant si vous aviez chargé
votre batterie ou non. Sans charge, le groupe propulseur produit 188 chevaux et
le couple du moteur à essence est de 129 livres-pied. Ça semble peu, mais c’est
le couple du moteur électrique qui aide le plus les performances puisqu’il est
constant à tous les régimes. La transmission est à rapports continuellement
variables (CVT) à contrôle électronique, comme la plupart des véhicules
hybrides sur le marché. Les cotes de consommation officielles donnent 1,9 litre
équivalent pour 100 kilomètres de conduite. C’est ici qu’il faut faire des
précisions.
Vous
ne réussirez jamais à atteindre 1,9 litre aux 100 kilomètres. Ces litres
« équivalents » sont obtenus grâce à un savant calcul dont je vais
vous épargner les détails. Il n’est établi qu’à des fins de comparaison avec
des modèles qui ont un groupe propulseur rechargeable, comme une Chevrolet Volt
ou une Toyota Prius PHEV. Il y a plusieurs façons d’utiliser le groupe
propulseur. Si les batteries sont complètement chargées, votre autonomie en
mode tout-électrique est d’à peu près 30 kilomètres. Vous pouvez utiliser cette
charge immédiatement, ou plus tard. Vous pouvez aussi choisir de laisser la
charge se vider en même temps que vous utilisez le moteur à essence. C’est le
mode « par défaut » lorsque vous prenez place au volant. Ces modes de
fonctionnement sont contrôlés par un bouton « EV » situé sous les
commandes de ventilation.
Lors
d’un précédent essai, j’avais réussi à atteindre une consommation de 3,3 L/100
km avec une Ford Fusion Energi. J’aurais probablement pu atteindre la même
consommation avec la C-Max Energi en utilisant tout mon temps libre à recharger
les batteries. Il est évident que si j’avais une prise de 220V dédiée à cette
voiture, il aurait été plus facile et plus rapide de la recharger, mais je
devais me contenter du 110V. De plus, j’ai fait un aller-retour à Burlington, au
Vermont, une virée de presque 500 kilomètres, qui a passablement amoché la
moyenne de consommation d’essence. Je me
suis retrouvé avec une moyenne de 5,2 L/100 km, ce qui se rapproche de la
moyenne de 5,7 que j’avais accompli avec la version Hybrid non-rechargeable. À
vous de choisir le modèle qui vous convient le plus. Si vous êtes toujours sur
la route, la version rechargeable vous coûtera trop cher pour rien au départ.
Les chances de couvrir votre investissement initial avec les économies
d’essence sont pratiquement nulles.
Pour
le reste, la plus grosse adaptation est probablement le freinage. Les freins à
disques à régénération d’énergie donnent une drôle de sensation: quelquefois
ils freinent fort, quelquefois ils semblent freiner faiblement. On doit
sûrement s’y habituer avec le temps. La suspension est bien calibrée pour la
plupart des situations que cette mini-fourgonnette rencontrera en usage normal.
La direction est bien assistée, mais le rayon de braquage m’est apparu très
grand.
Elle
est sympathique, cette petite C-Max Energi, tout comme l’Hybrid d’ailleurs. Son
plus gros problème, dans le cas de l’Energi, risque d’être le prix. À près de
50 000 $, il vous faudra économiser beaucoup d’essence afin de récupérer votre
investissement. Le gouvernement du Québec vous donnera quelques milliers de
dollars pour vous aider au cours des deux ou trois prochaines années. Par la
suite, il faudra que le marché puisse capitaliser sur les ventes. J’aurais bien
aimé que Ford en importe une avec moteur EcoBoost. Elle aurait pu se mesurer à
la Kia Rondo ou à la Mazda5.
Toutes
les photos sont sur la page Facebook d’AutoOpinion.ca. Vous n’avez qu’à cliquer sur
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Essai
réalisé précédemment : Ford C-Max Hybrid 2013
Conditions
de l’essai
Réalisé
du 19 au 23 août 2013.
Météo:
beaucoup de soleil, peu de pluie, entre 17 et 30 ˚C.
Modèle
essayé : Ford C-Max Energi 2013
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Energi : 36 999 $
Prix
du modèle essayé : 39 114 $ + taxes
Distance
parcourue : 1045,5 km (67 % autoroute) (405,4 km en mode EV)
Consommation selon Ressources Naturelles Canada (modèle Hybrid):
Consommation selon Ressources Naturelles Canada (modèle Hybrid):
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Ville : 4,2 L/100 km
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Route : 4,9 L/100 km
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Émissions : 2 070 kg/année
Consommation
dans la vraie vie: 5,2 L/100 km
Électricité
utilisée : 28,9 kWh
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