10 novembre 2022

Essai routier: Jaguar I-Pace EV400 2022 – Aller au Vermont à l’électricité


Habituellement, lorsque j’essaie des véhicules, je les essaie dans mon quotidien. Pour cet essai, j’avais envie de vous faire découvrir autre chose, une autre façon de voyager. En même temps, j’allais apprendre beaucoup moi aussi. D’abord, la Jaguar I-Pace EV400 2022 est le premier véhicule de cette vénérable marque britannique à se retrouver sur l’écran d’AutoOpinion.ca en 18 ans d’existence. Bon, ça leur a pris du temps à comprendre que je suis sérieux, mais je ne peux pas leur en vouloir. Vous savez que je suis peut-être le chroniqueur automobile le moins connu au Québec, et j’en suis presque fier! Mais trêve de plaisanteries et analysons cette “Jag” qu’on a bien voulu me laisser conduire chez nos Voisins du Sud. Nous sommes donc partis coucher une nuit à Burlington, Vermont en véhicule électrique, moi, mon épouse, mon fils et son fiancé. 

 

D’abord, un petit historique de ce véhicule puisque c’est important pour le reste de l’histoire. Cette I-Pace est avec nous depuis l’automne 2018, donc depuis quatre ans. Elle a remporté de nombreux prix, dont celui de Voiture européenne de l’année en 2019. Elle a connu beaucoup de succès en Europe, mais beaucoup moins ici où elle est passablement chère et elle n’est donc pas admissible aux incitatifs fédéral et provinciaux. Je veux aussi que vous gardiez en tête que quatre ans dans le domaine de l’électrique, c’est très long. Ce segment du marché évolue très rapidement, mais la I-Pace est restée pratiquement la même depuis son lancement. Ça commence à lui jouer de vilains tours. 

 

Difficile de passer sous silence son pouvoir d’attraction. Les gens se retournaient la tête et s’étiraient le cou pour pouvoir jeter un regard au véhicule. Mes voisins sont tous deux venus admirer la voiture de près. Il est vrai qu’on n'en voit pas beaucoup sur les routes! Pour 2022, la voiture se présente sous un seul modèle, la HSE, auquel on peut ajouter des options. Le plus d’autonomie que j’ai pu faire afficher était 359 km avec la batterie à 100%. La batterie a une capacité de 90 kWh et la puissance du groupe électrique est de 394 chevaux. Nul besoin de dire que ça déplace de l’air! Selon Jaguar (je ne l’ai pas essayé évidemment!), le 0-100 km/h serait abattu en 4,8 secondes. Je n’ai pas de difficulté à le croire! En mode Sport, on est littéralement “calé” fortement dans le siège tellement la voiture accélère rapidement. Évidemment, le mode Sport fait perdre de nombreux kilomètres d’autonomie.  

 

J’ai tenté de rouler toute la semaine en mode Eco parce que ça ajoute quelques kilomètres à l’autonomie. Il faut savoir qu’à chaque fois qu’on démarre la voiture, elle revient au mode Normal. Quant à la conduite, il n’y a pas beaucoup de détails perceptibles entre les modes Eco et Normal, sauf pour l’autonomie. La tenue de route est excellente grâce à sa voie assez large et à ses pneus de 22 pouces. Eh oui, 22 pouces! D’après moi, des 20 pouces aurait aussi très bien fait l’affaire et ça aurait fait augmenter l’autonomie électrique. Néanmoins, au volant, on sent la voiture solide et bien collée au sol. Soulignons la garde au sol qu’il est possible d’augmenter à la seule pression d’un bouton, fonction qui pourrait être pratique lors de fortes chutes de neige. De même, la voiture s’abaisse légèrement lorsqu’on y prend place. Bien qu’elle paraisse très grosse, probablement à cause des grandes roues, la Jaguar I-Pace EV400 n’offre pas énormément de place aux passagers. Pour deux personnes à l’avant, c’est bien, mais si on fait monter deux personnes à l’arrière (mon garçon fait quand même 6’3” pieds!), c’est un peu plus juste, particulièrement pour les jambes. Le trajet vers Burlington a quand même été agréable. Quant au compartiment de charge, disons que la ligne de toit nuit fortement. En fait, même si la voiture est à hayon, on se retrouve pratiquement avec un coffre conventionnel. Il n’y a pas beaucoup d’espace en hauteur. Quant au “frunk”, le coffre avant, disons qu’il n’est pas très grand et qu’on ne pourra y mettre guère plus qu’un bidon de lave-glace. 

 

Parlons ici de recharge puisque c’était le but de notre voyage. Roulez en Jaguar était aussi un plus! Le trajet de chez moi, à Berthierville, jusqu’à Burlington, Vermont est d’à peu près 235 kilomètres. Mon garçon habitant Montréal, c’était sur notre chemin. Évidemment, avec une batterie à 100% au départ, pas de problème de recharge jusqu’à Burlington. Toutefois, pendant la semaine d’essai, la voiture s’est montrée très gourmande en électrons avec une moyenne de plus de 26 kWh/100 km. C’est ce qui fait que la grande capacité de la batterie (90 kWh) ne peut espérer faire beaucoup plus que 360 km alors que, par exemple, la batterie de 77,4 kWh de la IONIQ5 peut en fournir 488. Tout comme pour l’essence, une voiture électrique se doit d’être efficace en consommation d’énergie et ce n’est pas le cas de la Jaguar I-Pace 

 


Quant aux recharges elle-même, l’application du Circuit Électrique permet maintenant l’interopérabilité entre plusieurs réseaux dont ChargePoint. Ce réseau étant très présent aux États-Unis, j’ai pu recharger la Jaguar à Burlington sans problème. Mentionnons quand même qu’il n’y a que deux BRCC à Burlington et, heureusement, elles étaient près de notre hôtel. Démarrer une borne américaine avec l’application du Circuit Électrique a été très facile. Il faut toutefois prendre en considération que l’électricité est plus chère chez nos Voisins du Sud et qu’une charge qui coûtera 20$ ici pourrait coûter plus de 30$ aux USA. Quant à la vitesse de recharge de la Jaguar, elle est plutôt inégale. Lors de ma recharge finale à Berthierville, sur une borne de 100 kW, le chargeur a pris lentement sa vitesse pour atteindre environ 75 kW et redescendre lentement jusqu’à 90% de charge de la batterie. Il n’y a jamais eu de plateau à grande vitesse si bien que la recharge de 25 à 90 % a duré 1 heure 6 minutes, ce qui me semble long si on veut parcourir de longs trajets. Pour le Vermont, pas vraiment de problème, mais si on voulait se rendre en Floride, ce serait peut-être plus problématique. 

 

Finalement, voyager en voiture électrique n’est vraiment plus un problème, surtout depuis que le Circuit Électrique propose l’interopérabilité entre différents réseaux. Ça permet de voyager au Canada et aux États-Unis sans être obligé de s’abonner à de nombreux réseaux. Voyager en Jaguar, c’est aussi toute une expérience. La tenue de route est excellente, le silence est de mise et le confort est appréciable malgré les dimensions un peu justes de l’habitacle et de l’espace de chargement. Quatre ans dans le domaine de l’automobile électrique, c’est une éternité et la Jaguar I-Pace EV400 2022 commence à souffrir de sa conception plus âgée par rapport aux autres véhicules de luxe qui arrivent sur le marché. Je souhaite que Jaguar travaille ardemment sur une suite à cette I-Pace parce que c’est un véhicule qui mérite qu’on s’y attarde. Si votre gérant de banque est un bon ami! 

 

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Conditions de l'essai 

 

Réalisé entre le 24 et le 31 octobre 2022. 

Météo: beaucoup de nuages, un peu de soleil, entre 0 et 20 °C. 

Modèle essayé: Jaguar I-Pace EV400 HSE 2022 

Assemblé à Graz, Autriche (Usine de Magna Steyr) 

Générations: 

  • 1re - 2018 

Prix selon www.jaguar.ca (10 novembre 2022): 

  • HSE – 102 800 $ 

Prix du modèle essayé: 

  • PDSF – 102 800 $ 

  • Options – 4 970 $ 

  • Taxe de luxe – 2 129 $ 

  • Frais de livraison et de destination – 2 876 $ 

  • Total – 112 775 $ + taxes 

Distance parcourue: 794,9 km (83 % autoroute) 

Consommation selon Ressources Naturelles Canada: 

  • Ville - 27,0 kWh/100 km 

  • Route – 29,4 kWh/100 km 

  • Autonomie – 357 km 

  • Temps de recharge (240V) - 13 heures 

Consommation affichée: 26,3 kWh/100 km 

Véhicule fourni par Jaguar Canada 

Photos prises à Ste-Geneviève-de-Berthier, Québec  




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Avertissement

La consommation réelle peut différer de 10 à 20% par rapport à la consommation affichée par l'ordinateur de bord. Toutefois, à des fins de comparaison, j'inscris toujours la consommation que l'ordinateur de bord affiche à la fin de la période d'essai.
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