Pour moi, essayer une Volvo est toujours un événement spécial. Je n’ai pas l’occasion d’essayer beaucoup de voitures de luxe et Volvo a toujours été là pour me montrer toute la technologie d’avant-garde pouvant être intégrée aux voitures haut de gamme, technologies qui seront peut-être un jour monnaie courante dans les véhicules « du peuple ». Depuis longtemps, ces voitures suédoises m’ont fasciné par leur haut niveau de sécurité, autant active que passive. Maintenant que Volvo est de propriété chinoise, j’espère qu’elles ne deviendront pas des voitures de basse qualité destinée à enrichir un quelconque conglomérat.
Les
ventes de Volvo sont en chute libre, autant au Canada qu’aux États-Unis. C’est
même pire chez nos voisins du sud au point où une publication du monde des
affaires a prédit qu’elle serait la prochaine marque à disparaître des
États-Unis, en même temps que Mitsubishi. Comme nous l’a démontré l’exemple de
Suzuki, une marque qui disparaît du marché américain a de fortes chances de
quitter également le Canada. Volvo fait donc du ménage dans sa gamme,
revalorise certains modèles et retravaille ses groupes motopropulseurs. On
espère que cette prédiction ne se réalisera pas.
C’est
la deuxième fois que je me retrouve au volant d’une S60. La première fois, la
voiture m’avait grandement impressionné par sa qualité d’exécution, ses
qualités routières et son aménagement luxueux. Ses gadgets de sécurité active
sont aussi impressionnants, quoique la concurrence commence à envahir ses
champs d’action.
Ma
voiture d’essai se trouvait presque en haut de la ligne S60, juste avant
la sportive R-Design. Il s’agissait de la version Platinum de la T6 AWD, à
laquelle tous les groupes d’options avaient été ajoutés. La silhouette
extérieure de ma voiture est intemporelle et elle survivra probablement assez
bien aux ravages du temps. Sa ligne de toit très arquée, son museau long avec
sa calandre proéminente et son porte-à-faux arrière court accentuent l’aspect
sportif de la voiture. Les deux sorties d’échappement rectangulaires ajoutent à
la puissance des lignes. Les roues de 17 pouces sont, somme toute, assez
classiques, mais des roues de 19 pouces, beaucoup plus « jeunes »,
sont offertes dans le catalogue des options.
L’habitacle
est du pur Volvo et vous apprendrez que, rien en ce monde n’est parfait.
L’accès ne pose pas de problème, mais faites tout de même attention à votre
tête. Les sièges sont en cuir de belle qualité, confortables et offrant un bon
support latéral. Le volant se prend bien en main et son boudin m’a semblé plus
gros qu’à l’habitude. Comme c’est maintenant la norme, plusieurs commandes sont
intégrées au volant. Les commandes audio et Bluetooth sont à droite alors que
celles du régulateur de vitesse sont à gauche. Il y a deux commutateurs moins
courants pour ajuster le régulateur de vitesse adaptatif. Il s’agit de deux
flèches horizontales : une courte et une longue. Ces deux boutons servent
à ajuster la distance qui vous sépare du véhicule qui vous précède. Le principe
est simple : lorsque le véhicule qui vous précède roule moins vite que
vous, la Volvo s’y ajuste temporairement grâce aux capteurs situés dans le
pare-brise. Lorsque vous mettez votre clignotant pour doubler ce véhicule, la
Volvo accélère immédiatement. C’est très agréable à utiliser. Félicitations
pour les palettes de changement de vitesse courtes qui ne nuisent pas aux
autres commandes.
Selon
votre humeur, trois styles de cadrans vous sont offerts. D’abord, le style
Normal avec la température du liquide de refroidissement à gauche, le
tachymètre à droite et l’indicateur de vitesse au centre. Le style sport
préconise le tachymètre au centre avec la vitesse indiquée de façon numérique,
la température à gauche et le niveau de puissance à droite. Finalement, le mode
ECO est plus zen et la température de gauche est remplacée par un indicateur
qui vous guide afin d’atteindre la conduite la plus écoénergétique possible.
Dans tous les cas, le niveau d’essence est à l’extrême gauche, le sélecteur de
vitesse à l’extrême droite et d’autres renseignements dans le bas de la
nacelle. Très bien fait et facilement adaptable.
Le
système audio se charge de faire jouer tous les formats inimaginables allant de
la radio AM jusqu’au iPod en passant par la musique en continu Bluetooth.
Plusieurs accès sont disponibles pour vos appareils. Dans le petit coffre
central, il y a une prise USB et une AUX. Ce que je viens de découvrir en
faisant le montage vidéo, c’est qu’il y a d’autres prises dans le coffre à
gants : deux USB, une fente SD et des prises RCA. Le seul reproche qu’on
pourrait y faire, c’est que l’écran tactile est peut-être un peu petit comparé
à ce qu’on retrouve dans d’autres modèles de luxe. Un mot sur le système de
navigation GPS, un peu dépassé, avec une interface grisâtre, une programmation
laborieuse et une base de données très moyenne. En plus, ô sacrilège dans une
Volvo, on peut programmer une adresse manuellement en roulant.
L’ergonomie
perd des points lorsqu’on voit tous ces boutons qui jonchent la console
centrale. Autrefois amusantes, les touches numériques qui servent à composer un
numéro de téléphone sont dépassées et auraient pu être intégrées à l’écran
tactile. Les autres touches ont été réparties autour d’un grand rectangle.
Quelques-unes ne sont pas communes : une pour abaisser les appuie-têtes
arrière lorsqu’il n’y a personne qui y prend place (très pratique), une pour le
volant chauffant, une pour désactiver l’alerte de franchissement de ligne, une
pour désactiver le City Safety et la dernière pour désactiver le sonar de
recul. Ça fait beaucoup de boutons et la période d’acclimatation est plus
longue. La visibilité pose quelques problèmes si vous avez à changer de voie,
car le pilier C est très large. Personnellement, mon petit luxe dans tout ça,
c’est le volant chauffant. Si vous croyez qu’il est agréable d’avoir le fessier
bien au chaud, c’est encore mieux d’avoir les mains sur un volant chaud.
Les
passagers arrière sont également bien assis, quoique l’espace pour les jambes
soit un peu juste s’il y a de grandes personnes à l’avant. En option, vos amis
auront aussi droit à des sièges chauffants. Le coffre à bagages est de bonnes
dimensions quoique le seuil de chargement soit un peu haut. Volvo offre deux
façons d’agrandir cet espace : par une trappe à skis où vous pourrez y
insérer des objets un peu plus longs, comme des hockeys ou… des skis!, ou par
la bonne vieille méthode conventionnelle qui consiste à abaisser la banquette
divisée 60/40. Le plancher est alors presque plat et l’ouverture créée est
respectable.
Un
petit paragraphe pour vous parler de quelques dispositifs de sécurité offerts
dans la Volve S60 2014. Le système City Safety est probablement le plus
connu. Il permet de diminuer les conséquences d’une collision à basse vitesse.
Les capteurs, situés derrière le rétroviseur intérieur, balaient l’avant de
votre véhicule, détectant non seulement les autres véhicules, mais aussi les
cyclistes et les piétons. Le système peut ralentir votre véhicule, ou tout
simplement l’arrêter complètement si la collision est imminente. La
Volvo S60 est aussi équipée d’une alerte de franchissement de ligne,
système qui émet un son si vous franchissez l’une des deux lignes sans
enclencher votre clignotant. Il y a aussi l’alerte de trafic transversal.
Supposons que vous reculez de votre entrée et que vous n’avez pas vu venir un
véhicule qui arrive de la route. Ce système émet un son puissant, vous
avertissant d’un risque de collision. Et le son est vraiment puissant, je l’ai
essayé! Signalons aussi la présence d’un système d’information sur les angles
morts (BLIS) qui signale à l’aide d’un voyant situé près du rétroviseur
extérieur qu’un véhicule se trouve dans votre angle mort.
Sous
le capot, il y a deux choix de moteurs. D’abord, pour les versions plus
« abordables », un moteur turbo cinq cylindres de 2,5 litres et 250
chevaux est installé d’office. À l’autre bout du spectre, la version R-Design
offre un surplus de puissance avec son moteur six cylindres turbo de 3,0 litres
et 325 chevaux. Ma voiture d’essai, elle, profitait du même moteur, mais
développant « seulement » 300 chevaux. Sa puissance ne peut être mise
en doute et son fonctionnement est doux. Il produit même un grondement qui
n’est pas désagréable à l’oreille lorsqu’on le pousse un peu. La
seule boîte offerte est une automatique Geartronic à six rapports avec mode
sport. Elle gère toute cette puissance en douceur et le mode manuel, dont les
changements de vitesse sont rapides, peut aider afin de rétrograder plus
rapidement. Le freinage est assuré par un quatuor de disques auquel
l’antiblocage ABS est évidemment installé de série. La suspension est loin
d’être entièrement dédiée au confort. Son amortissement est très bien calibré
et favorise une tenue de route relativement sportive, tout en dorlotant les
passagers. Les roues de ma voiture d’essai avaient 17 pouces de diamètre, mais
on peut se procurer des 19 pouces pour une tenue de route encore plus aiguisée.
La
Volvo S60 2014 est tellement truffée de gadgets visant la sécurité des
occupants que j’aurais pu écrire un texte que sur ces équipements. L’objectif
de Volvo étant, « personne ne devrait être tué ou blessé sérieusement dans
une Volvo à partir de 2020 », Volvo met tous les efforts nécessaires pour
que ses voitures soient hyper sécuritaires. Évidemment, ça ne remplace pas le
dispositif de sécurité numéro un de tous les véhicules : l’intelligence du
conducteur! Cette Volvo S60 2014 est très impressionnante à conduire et,
malgré de petits problèmes d’aménagement et d’espace, je suis toujours plus que
satisfait à son volant. En plus, en tant que voiture de luxe, elle m’offre
toujours un petit bonus à la pompe : elle boit de l’essence régulière. Pas
mal, non?
Venez
donner votre opinion sur la page Google+ ou Facebook
d’AutoOpinion.ca. De plus, toutes les photos s’y trouvent. Vous n’avez qu’à
cliquer sur « J’aime » pour y avoir accès!
Essai
réalisé précédemment :
Conditions
de l’essai
Réalisé
du 18 au 25 novembre 2013.
Météo :
beaucoup de soleil, un peu de pluie et de neige, entre -11 et 7 °C.
Modèle
essayé : Volvo S60 T6 AWD Platinum 2014
Assemblé
à Torslanda, Suède
**
T5 Drive-E FWD : 37 750 $
**
T5 AWD : 39 950 $
**
T6 Drive-E FWD : 42 850 $
**
T6 AWD : 45 150 $
**
T6 R-Design AWD : 49 950 $
Prix
du modèle essayé : 53 800 $ + frais et taxes (modèle 2015)
**
Ville : 11,7 L/100 km (13,2 selon les tests 2015)
**
Route : 8,0 L/100 km (9,5 selon les tests 2015)
**
Émissions : 230 grammes/km
Consommation
dans la vraie vie : 10,0 L/100 km
Régime-moteur
à 100 km/h : 1 900 tours/minute
Aucun commentaire:
Publier un commentaire