Le segment des minifourgonnettes n’a jamais été le plus sexy de la production automobile. Il a toutefois été à l’avant-scène pendant plusieurs années. Aujourd’hui, plusieurs constructeurs ont retiré leurs produits de la catégorie afin de se concentrer sur les multisegments. Pour ma part, bien que j’en aie essayé plusieurs, les multisegments, même de grand format, n’arrivent pas à la cheville des fourgonnettes (je vais délaisser le mot mini, maintenant dépassé!) en ce qui concerne l’espace et la facilité d’accès aux places supplémentaires, les sièges de troisième rangée. Je vous concède, par contre, qu’ils sont plus agréables à conduire.
Il
ne reste plus beaucoup de concurrents dans ce match des fourgonnettes. Chrysler
fait la loi depuis 1984, mais il faut dire que le bas prix des versions moins
équipées fait grimper les ventes. Il
y a aussi Kia qui va probablement redessiner la Sedona au cours des prochains
mois. La Mazda5 est aussi présente, mais de format plus petit. Elle ne vise pas
tout à fait la même clientèle. Ford, GM, Hyundai et Volkswagen ont tous
abandonné pour différentes raisons. Les seuls qui font encore du développement
sont Toyota, Honda et Nissan. Nissan y joue toutefois un rôle de figuration,
les ventes de la Quest n’ayant jamais vraiment décollé. J’avoue que je trouvais
ces véhicules très gros, du moins en apparence. Il faut dire que je n’ai jamais
testé l’une de ces fourgonnettes. L’occasion s’est présentée l’automne dernier
alors que Honda m’a permis d’essayer l’une de ses versions les moins équipées
de la gamme Odyssey, la SE.
Disons-le
tout de suite, je conduis une fourgonnette, une vieille Ford Windstar 2003
ayant probablement presque 300 000 kilomètres au compteur. Elle a beaucoup
roulé, tant au Québec et la côte est américaine qu’en Ontario jusqu’au
Michigan. Nous avons beaucoup voyagé avec les enfants et beaucoup de bagages.
On ne voyage pas « léger »! J’ai donc une bonne expérience au volant
de ces gros véhicules et je sais très bien ce que j’aime ou n’aime pas dans une
fourgonnette.
La
gamme Odyssey est très variée. Six modèles sont offerts, de la LX de base à la
Touring, en passant par des modèles EX et EX-L. Quant à moi, j’ai pu tester le
modèle SE, une version qui en offre un peu plus que la LX, entre autres, de la
place pour huit personnes.
Ce
qui est simple à décrire, c’est que toutes les déclinaisons utilisent le
moteur V6 de 3,5 litres pour se propulser. Fort de ses 248 chevaux et de
ses 250 livres-pied de couple, la puissance est linéaire et suffisante pour
procurer de belles accélérations à cette fourgonnette d’un peu plus de deux
tonnes. Il n’est malheureusement pas doté de l’injection directe, ce qui aurait
pu abaisser la consommation d’essence de quelques dixièmes de litre aux 100
kilomètres. Toutefois, il est équipé du système de gestion variable des
cylindres. Son fonctionnement très transparent permet de désactiver une partie
des cylindres lorsque la puissance n’est pas indispensable, à vitesse de
croisière sur l’autoroute, par exemple. Imaginez ce que j’aurais pu économiser
en essence en utilisant cette fourgonnette pour aller en Floride! La
transmission automatique à six rapports fait son travail tout en douceur et
Honda a résisté à l’envie d’y ajouter un mode manuel. Le freinage très efficace
a été confié à des freins à disques ventilés à l’avant et pleins à l’arrière
auxquels l’antiblocage ABS est ajouté en équipement de série. La suspension,
pas trop souple, est de type MacPherson à l’avant et à articulations multiples
à l’arrière. Sur la route, elle se révèle juste assez confortable pour pouvoir
offrir également une conduite agréable. C’est loin d’être une voiture de
course, mais ce n’est pas non plus un camion 18 roues. En fait, elle se conduit
presque comme une voiture. La direction à crémaillère à assistance variable
était correctement démultipliée.
Qui
dit fourgonnette, dit espace, et la Honda Odyssey en a à revendre. Autant à
l’avant, qu’au centre ou à l’arrière, les passagers auront amplement d’espace
pour les jambes, les hanches ou la tête. Les sièges sont presque de style
« fauteuil » tellement ils sont confortables. Un peu moins de confort
pour le passager du centre, sur la banquette centrale, et pour ceux de la
troisième rangée dont la banquette est un peu plus plate. Tous les modèles ont
de la place pour huit, sauf la LX qui ne permet d’asseoir que sept personnes.
Il y a beaucoup d’espace de rangement, grâce notamment à ce coffre installé
entre les baquets avant. Il est tellement grand qu’on pourrait presque y mettre
un ordinateur portable. D’autres espaces sont installés au bas de la console
centrale, en plus des prises USB et AUX pour le système audio.
Le
système audio de cette Honda Odyssey SE 2014 est le système de base. Avec 240
watts de puissance, le son était très bien. Les touches sont très grandes,
faciles à comprendre et à manipuler. J’aurais aimé que Honda fasse une
meilleure utilisation de l’écran de 8 pouces qui lui sert d’affichage, mais il
est déjà mieux comparé à la version précédente. D’autres systèmes sont offerts,
le plus puissant se retrouvant dans la Touring : 650 watts, 12
haut-parleurs dont un caisson de graves, le son ambiophonique 5.1 et un
disque dur de 15 Go qui y laisser votre musique. C’est aussi la Touring
qui offre le super écran de 16,2 pouces que l’on voit dans les publicités. Il
est même doté d’une prise HDMI. En bref, toute la quincaillerie pour que les
enfants soient absorbés par leur divertissement, et non occupés à vous
distraire pendant que vous conduisez.
Juste
sous l’écran du système audio sont situées les commandes de ventilation. Elles
ne sont pas vraiment faciles à comprendre au premier coup d’œil. Il faut dire
que les commandes de la climatisation arrière côtoient celles pour la partie
avant, ce qui fait beaucoup de boutons. Après quelques heures au volant, on
s’aperçoit qu’il y a un certain ordre et que, finalement, elles s’utilisent
très bien. Le volant offre plusieurs commandes afin de contrôler le système
audio, le régulateur de vitesse et le système de connectivité Bluetooth. Bravo
pour le matériel du volant qui n’est pas trop glissant. Pas beaucoup de
fantaisie au niveau de la nacelle des cadrans. C’est très lisible, mais très
dépouillé, presque utilitaire.
L’espace
de chargement est très grand. Si vous laissez toutes les banquettes en place,
vous pourrez aussi apporter des bagages puisque la cavité qui sert au rangement
de la banquette de troisième rangée est prête à recevoir vos objets. Si vous
n’avez pas besoin de cette banquette, elle est facile à replier dans le
plancher. Le seul bémol à l’espace de chargement de la Honda Odyssey, c’est
qu’il est impossible de replier les sièges de la rangée centrale. Il faut les
retirer, mais on ne peut abaisser le dossier. Dommage!
Je
n’ai plus du tout peur des grandes dimensions de la Honda Odyssey. Sa conduite
est vraiment facile puisqu’on se croirait au volant d’une voiture. Une grosse
voiture, mais une voiture tout de même! Sa consommation d’essence est
importante, mais je vous mets au défi de trouver une autre fourgonnette qui
boit moins de 10 L/100 km. Si vous aimez les gadgets, la version Touring
devrait vous combler puisqu’elle est la première fourgonnette à avoir un
aspirateur intégré. Baptisé
HondaVAC (c’est la compagnie ShopVAC qui le fabrique), elle permet de faire un
peu de ménage dans ce gros véhicule. Je l’aurais sûrement apprécié après l’une
de nos journées à la plage!
Venez
donner votre opinion sur la page Google+ ou Facebook
d’AutoOpinion.ca. De plus, toutes les photos s’y trouvent. Vous n’avez qu’à
cliquer sur « J’aime » pour y avoir accès!
Conditions
de l’essai
Réalisé
du 25 novembre au 2 décembre 2013.
Météo :
beaucoup de soleil et deux journées de neige, entre -14 et 2 °C.
Modèle
essayé : Honda Odyssey SE 2014
Assemblée
à Lincoln, Alabama, États-Unis
**
LX : 29 990 $
**
SE : 31 990 $
**
EX : 34 990 $
**
EX RES : 36 490 $
**
EX-L RES : 41 990 $
**
EX-L NAVI : 41 990 $
**
Touring : 47 990 $
Prix
du modèle essayé : 33 841 $ + taxes
**
Ville : 10,9 L/100 km (12,3 selon les normes 2015)
**
Route : 7,1 L/100 km (8,5 selon les normes 2015)
**
Émissions : 212 grammes/km
Consommation
dans la vraie vie : 10,6 L/100 km
Régime
moteur à 100 km/h : 1 700 tours/minute
Régime
moteur à 115 km/h : 2 000 tours/minute
Aucun commentaire:
Publier un commentaire