03 janvier 2018

Voitures électriques gelées — Une deuxième opinion pour Denis Duquet


Je ne fais jamais cela et je crois fermement que tout le monde a droit à son opinion. C’est lorsque j’ai lu le texte de Denis Duquet sur le site « Derrière le volant » que j’ai décidé de lui répondre, non pas pour le confronter, mais pour lui soumettre mon opinion et probablement celle de beaucoup de propriétaires de véhicules électriques. 

D’abord, sachez que je ne connais pas personnellement M. Duquet. Je lis le Guide de l’Auto depuis plusieurs dizaines d’années et je lis donc ses textes. Je le rencontre quelquefois lorsque je vais ramasser mes véhicules d’essai et j’ai déjà suivi un cours de l’AJAC avec lui. Soyez sûr qu’il ne se souvient pas de moi et qu’il ne connait probablement pas mon existence. S’il la connait, j’en suis honoré. 

La vague de froid que nous connaissons actuellement au Québec met à mal plusieurs de nos véhicules, qu’ils soient à essence ou électrique. Personnellement, je ne branche jamais ma Suzuki SX-4 en été, mais, ces temps-ci, je dois la brancher tous les matins. C’est une vague de froid exceptionnelle et elle nécessite des moyens exceptionnels. Normalement, l’hiver, je branche mon chauffe moteur lorsqu’il fait moins de –10 C. Depuis plus de deux semaines, il a été branché tous les jours.  

Je n’ai pas de véhicule électrique, mais je lis beaucoup de messages sur le sujet, notamment dans le groupe Facebook Ioniq Québec. Croyez-moi, la majorité des abonnés à ce groupe n’ont pas de problème avec le froid. Ce qu’ils aiment, c’est que la recharge de leur batterie leur coute l’équivalent de 15 cents/litre d’essence. Ce qu’ils aiment, c’est de ne pas voir le prix de l’essence bondir de 12 ou 15 cents pendant la nuit parce qu’une compagnie pétrolière veut profiter de la manne d’automobilistes qu’apporte un congé de trois jours. Il est vrai que l’autonomie de leur voiture est affectée, mais ils le savaient à l’achat. C’est d’ailleurs notre travail, chroniqueurs et journalistes automobiles, de donner l’heure juste lorsqu’il s’agit de parler d’autonomie en hiver. Personnellement, je fais 30 kilomètres aller-retour chaque jour pour le travail et pas beaucoup plus pour aller faire mes courses. Mes plus grands trajets consistent en des aller-retour à Montréal pour les véhicules de presse ou pour amener mes enfants cégépiens à leur logement. Des trajets d’environ 160 kilomètres que je pourrais faire facilement en été, plus difficilement en hiver. Mais je crois quand même fermement que je suis le type idéal pour devenir propriétaire d’une voiture électrique. Ce n’est pas vrai qu’il faut toujours 400 km d’autonomie pour se déplacer. À Québec, j’y vais deux fois par année. Je pourrais donc prendre mon deuxième véhicule qui, lui, restera à essence. Aller en vacances en Floride en voiture électrique, c’est un peu trop de planification! 

J’ai bien compris que subventionner la construction de garages chauffés est une blague de deuxième degré, du sarcasme qui vise les subventions accordées aux acheteurs de véhicules électriques. Toutefois, mes voitures à essence profiteraient elles aussi d’un garage chauffé. Il faut arrêter de dénigrer la voiture électrique sous prétexte qu’elle a des limitations. La première voiture de Henry Ford avait aussi des limitations par rapport aux chevaux. Leur vitesse n’était pas très élevée, il y avait très peu de routes carrossables et trouver une station-service était probablement aussi difficile que de planifier ses recharges aujourd’hui. Pourtant, la voiture à essence a triomphé par rapport aux chevaux. Et les chevaux ne sont pas disparus, comme la voiture à essence qui ne disparaitra pas. 

Les gens qui achètent ou qui veulent acheter des véhicules électriques doivent s’informer et c’est à nous, chroniqueurs et journalistes, de les informer convenablement. Des voitures qui ne démarrent pas à -30 C, il y en a de toutes les marques, de tous les modèles, des vieilles et des neuves. Même des voitures électriques. De là à dire qu’elles ne sont pas adaptées à notre climat, il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas! 

J’espère que tu ne m’en veux pas, Denis! Sinon, tu pourras me faire la leçon à la journée de presse du Salon de l’Auto de Montréal!   😉 

Mise à jour: Denis Duquet a précisé sa pensée dans un deuxième texte publié chez "Derrière le volant".


Aucun commentaire:

Avertissement

La consommation réelle peut différer de 10 à 20% par rapport à la consommation affichée par l'ordinateur de bord. Toutefois, à des fins de comparaison, j'inscris toujours la consommation que l'ordinateur de bord affiche à la fin de la période d'essai.
Google+