Il y a quelques semaines, j’ai écrit un billet sur les préjugés qui affectent la marque Cadillac. En fait, le mot préjugé est peut-être un peu fort, car il réfère à quelque chose de négatif alors que c’est tout le contraire pour Cadillac. Les gens se souviennent du luxe, du confort et de l’impression de qualité des Cadillac d’antan. Cadillac était un standard, un but à atteindre en fait de « standing ». Une Cadillac permettait de monter dans l’échelle sociale. Comme le champagne des ginger ale en parlant du Canada Dry!
Aujourd’hui, ça ne suffit plus. Les marques de luxe américaines que sont
Cadillac et Lincoln doivent se débarrasser de cette image de luxe confortable
qu’elles ont entretenue pendant des décennies. Lincoln a beaucoup de difficulté
à s’en sortir et Cadillac réussit beaucoup mieux. Préservant son image de luxe,
elle a réussi à développer des véhicules qui se démarquent aussi sur la route.
Cadillac a lancé, il y a quelques mois, l’ATS. Elle devient le modèle
d’entrée de gamme de Cadillac. Un peu plus volumineuse que la Cruze de
Chevrolet, elle vise les voitures allemandes comme l’Audi A4, la BMW
Série 3 et la Mercedes de Classe C. J’ai toujours une petite crainte quand
on parle de voiture compacte chez Cadillac parce que j’ai des souvenirs d’une
certaine Cimarron.
Vous ne connaissez pas la Cimarron? Tant mieux!
Quatre versions sont au catalogue de la série ATS. Outre la version de
base, vous aurez le choix entre les modèles Luxe, Performance et Haut de Gamme.
Il y a plusieurs choix d’options possibles et il vous faudra de nombreuses
minutes de réflexion afin de personnaliser votre petite Cadillac. Pour ma part,
j’ai conduit le modèle Luxe auquel plusieurs options avaient été ajoutées, dont
la traction intégrale, le système de navigation GPS et les roues d’alliage de
18 pouces.
Ce que j’ai perçu au volant de l’ATS, c’est qu’elle possède deux
personnalités : elle voudrait être sportive et être grande. La sportivité
fait définitivement partie de l’ADN de cette petite berline. Le moteur 2,0
litres turbo développe 272 fringants chevaux et ses 260 livres-pied de couple
sont entièrement délivrés à partir de 1750 tours/minute, permettant à l’ATS des
performances dignes de mention même si sa sonorité n’est pas très macho. La transmission
automatique à six rapports fait son travail en douceur et, si vous préférez
changer les rapports vous-même, le mode manuel vous permet de passer les
vitesses instantanément. La Cadillac ATS 2014 est équipée d’une suspension
magnétique qui permet au conducteur de sélectionner le type d’amortissement
désiré. Personnellement, j’ai laissé la sélection sur « Sport »
presque toute la semaine, mais je dois avouer qu’il y a une différence
d’amortissement entre les réglages. Le freinage est très efficace. Celui-ci
était assuré, sur ma voiture d’essai, par des disques aux quatre roues, avec
l’antiblocage ABS et des étriers Brembo. La direction à crémaillère à
assistance électrique est très précise.
Toute cette mécanique procure à la Cadillac ATS 2014 une tenue de route
très sportive. La voiture colle littéralement à la route et s’accroche avec
précision dans les courbes. Et, imaginez, la voiture était chaussée de pneus
d’hiver sûrement moins performant que la monte d’origine. Dommage qu’il n’y ait
pas eu une bonne bordée de neige afin de tester la traction intégrale.
Toutefois, j’imagine qu’elle joue également un rôle important sur pavé sec.
Comme tout ne peut être complètement blanc ou complètement noir, la direction
est tellement précise qu’elle peut devenir désagréable sur chaussée dégradée.
Elle suit alors les fentes, les crevasses, les joints de dilatation, les
vallons… en bref, elle s’accroche à tout et il faut tenir le volant à deux
mains. Disons que c’est un défaut qui ressort de ses grandes qualités!
Quand on prend place au volant, c’est la deuxième personnalité qui prend
le dessus, soit être grande. Si la grandeur est définie par le niveau de luxe
de l’habitacle, on peut dire que l’ATS est grande avec son tableau de bord
garni de matériaux de qualité et agréable au toucher. Les sièges baquets avant
sont confortables et offrent un support latéral impressionnant pour une
Cadillac (tiens, mes préjugés qui reviennent me hanter!). Le design de la
planche de bord ressemble à ce qui se retrouve à l’intérieur d’autres produits
General Motors, adapté à la sauce Cadillac. La nacelle des cadrans est composée
d’indicateurs très simples, en blanc sur fond noir. En bas, le petit écran
rectangulaire est très intéressant puisqu’il est entièrement personnalisable.
J’ai pu y afficher la consommation d’essence à gauche, les titres de chansons
au centre et le compteur journalier à droite. D’autres détails peuvent y être
affichés, à votre goût. C’est simple et d’une clarté indéniable.
Le volant est chauffant, un petit plaisir que je vous recommande
fortement au Québec, avec ces hivers qui n’en finissent plus. C’est beaucoup
plus agréable que de conduire avec des gants. Comme dans presque toutes les
voitures actuellement, le volant offre les commandes souvent utilisées comme le
régulateur de vitesse et les commandes du système audio.
L’élément dominant du bloc central est le grand écran de huit pouces
affichant le système d’infodivertissement CUE de Cadillac. Celui de ma voiture
d’essai intégrait le système de navigation. L’écran est composé d’une vitre et
non d’un plastique tactile comme c’est habituellement le cas. Il est tellement
sensible que vous n’avez qu’à approcher la main, sans toucher à l’écran, pour
qu’il affiche le menu contextuel. Le système CUE mériterait toutefois quelques
raffinements. C’est vrai que la présentation est chic, mais les menus sont
souvent affichés en surimpression, compliquant d’autant plus la prise en main.
C’est dommage, car le fonctionnement est efficace. Il est facile d’y intégrer
son téléphone cellulaire, ne vous donnant plus de raison de parler avec le
téléphone à l’oreille. La qualité sonore est très bonne et les seuls reproches
qu’on peut faire au système sont une interface pour iPod incomplète et un
lecteur CD installé dans le coffre à gants. Je suppose qu’il n’était pas prévu
dans l’aménagement initial et que sa disparition est imminente.
Bien que le système CUE ne soit pas parfait, son système de navigation
se mérite presque une note parfaite. Sa programmation facile, autant vocalement
qu’à l’écran, de même qu’un guidage vocal soigné et des parcours bien choisis,
compte tenu de la circulation, m’ont fait apprécier l’ensemble. Les données
sont aussi assez récentes pour un système intégré. Sous l’écran, les commandes
du volume audio et celles de la climatisation et des sièges chauffants.
L’efficacité de la ventilation n’est pas mise en doute et sa fonction bizone
est efficace. J’ai des doutes toutefois sur la pertinence des commandes
tactiles, et ce, dans n’importe quelle voiture. Ces commandes doivent être
actionnées avec plus de précision. Il faut donc quitter la route des yeux plus
longtemps, rendant la manœuvre plus à risque. Il y a bien quelques renflements
chromés pour diriger vos doigts, mais de simples boutons classiques auraient été
plus simples à manipuler. Le style n’aidant pas toujours, le coffre de
rangement entre les deux sièges est difficile à ouvrir à cause de sa forme
particulière. Deux prises USB, une fente pour carte SD et une prise AUX y sont
installées.
Le coffre est profond, pas très large et le seuil de chargement est
plutôt élevé. Soulignons la présence d’une trappe à skis, en plus de la
banquette pouvant se replier en proportion 60/40. Parlant de cette
banquette, bien qu’elle soit confortable, vous remarquerez que l’espace pour
les jambes n’est pas généreux… et je suis poli. Ma conjointe a l’habitude de
reculer son siège, côté passager, au plus loin. Dans cette position, le siège
avant est pratiquement appuyé sur l’assise de la banquette arrière. J’aurais
donc tendance à qualifier la Cadillac ATS 2014 de
« berline 2+2 », c’est-à-dire que les places arrière ne sont là
que pour dépanner.
On est donc très loin de la Cadillac Cimarron des années 80. L’ATS
est super compétente sur la route et on voit bien qu’elle a été testée sur le
célèbre circuit Nürburgring,
en Allemagne. Elle tient remarquablement bien la route, même avec des pneus
d’hiver. Les matériaux utilisés dans l’habitacle sont de qualité et assemblés
avec soin. Son problème est d’être un peu trop courte pour les passagers
arrière et, en ce sens, les places arrière servent plus de dépannage qu’au
confort de trois occupants supplémentaires. C’est toutefois, à mon sens, la
plus belle réalisation de Cadillac dans le segment des compactes sport de luxe.
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Conditions
de l’essai
Réalisé
3 au 10 mars 2014.
Météo :
Que du soleil, entre -13 et 2 °C.
Modèle
essayé : Cadillac ATS4 Luxe 2014
Assemblé
à Lansing, Michigan, États-Unis
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2,0 T : 39 550 $ TI : 42 275 $
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2,0T Luxe : 44 000 $ TI : 46 725 $
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2,0T Performance : 46 580 $ TI : 49 305 $
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2,0 T Haut de gamme : 51 030 $ TI : 53 755 $
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2,5 : 37 745 $
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2,5 Luxe : 43 035 $
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3,6 Luxe : 46 500 $ TI : 49 225 $
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3,6 Performance : 49 080 $ TI : 51 805 $
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3,6 Haut de gamme : 53 530 $ TI : 56 225 $
Prix
du modèle essayé : 52 695 $ + taxes
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Ville : 10,4 L/100 km (11,8 selon les normes 2015)
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Route : 6,8 L/100 km (8,1 selon les normes 2015)
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Émissions : 202 grammes/km
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Essence super recommandée
Consommation
dans la vraie vie : 10,2 L/100 km
Régime-moteur
à 100 km/h : 1 800 tours/minute
Régime-moteur
à 115 km/h : 2 100 tours/minute
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