10 juillet 2013

Essai routier: Dodge Dart 2013



Il est très facile de brûler un nom dans l'industrie automobile.  Par “brûler”, je veux dire, de coller un nom célèbre sur une voiture qui ne possède pas les qualités nécessaires pour y faire honneur.  Toutes les compagnies américaines l'ont déjà fait, Chrysler aussi.  On a qu'à se souvenir des Duster des années 80 et 90, des déclinaisons spéciales des Plymouth Turismo et Sundance, respectivement.  Ou de la Challenger des années 80, une version Dodge de la Mitsubishi Galant.  Par contre, c'est beaucoup plus difficile de faire la réputation d'un nom.  C'est probablement la raison pour laquelle Chrysler a fouillé dans le passé de Dodge pour y piger un nom qui raviverait l'imaginaire collectif.  La Dodge Dart des années 70 était une voiture appréciée pour sa robustesse et certaines de ses versions plus puissantes.

La Dodge Dart moderne a été officiellement présentée pour la première fois au Salon de l'Auto de Detroit de 2012.  Il est bien évident que tous étaient excités à la pensée du retour d'une voiture du passé.  Toutefois, si la Dart peut faire un retour, c'est grâce à Fiat  qui a fourni la plate-forme nécessaire au retour de Dodge dans la catégorie des compactes.  Même si la Caliber a comblé ce poste pendant quelques années, elle n'a inquiété aucune de ses concurrentes.  La Dart pourra-t-elle faire mieux?

La Dodge Dart est le premier produit Chrysler à être construit sur une architecture Fiat.  Même si elle est assemblée à l'usine de Belvidere, en Illinois, sa base est italienne.  C'est l'Alfa Romeo Giulietta qui sert de point de départ.  Cette plate-forme a été allongée et élargie afin de satisfaire les goûts différents des consommateurs nord-américains.  De plus, la Dart est une berline alors que sa cousine italienne est une voiture à hayon.

Pour ce qui est de la silhouette, les designers n'ont eu aucun problème à intégrer les éléments propres à la marque Dodge, comme la calandre en croix, très mince cette fois-ci, avec des phares élancés vers l'avant.  Sur certains modèles, cette calandre est noir, ajoutant à la « méchanceté » de la ligne.  Les panneaux de portières sont très lisses et, personnellement, je leur aurais peut-être ajouté une moulure.  Vue de l'arrière, on ne peut que comparer avec la Charger et la Challenger.  Ces feux arrière sont très impressionnants, peut-être un peu moins que chez les deux grandes sœurs.  Ces feux arrière requièrent 152 diodes électroluminescentes (DEL) à éclairage indirect.  Quant à avoir utilisé autant de DEL pour l'éclairage arrière, j'en aurais peut-être mis quelques-unes sous les phares avant... pour le look!

La Dodge Dart 2013 est disponible en cinq niveaux d'équipements : SE, SXT, Rallye, Aero et Limited.  Le site web de Dodge mentionne aussi une version GT, mais il n'y a pas de prix.  Peu importe, ce qu'il faut retenir, c'est qu'il y a beaucoup de choix.  De plus, il y a 12 couleurs extérieurs possibles et 14 agencements intérieurs.  Et ce n'est pas tout!  Mopar offre 150 options de personnalisation et des ensembles spécifiquement développés pour la Dart.  Le choix risque d'être difficile à faire!

Ma voiture d'essai était une version Limited, donc passablement équipée, de couleur rouge.  Lorsqu'on ouvre la portière, on remarque aussitôt ces sièges garnis de cuir qui semblent très confortables.  Et pourtant!  Malgré tous les réglages électriques imaginables, je n'ai jamais pu trouver la position de conduite idéale.  J'avais toujours l'impression d'être assis dans une chaudière, comme si l'assise était trop creuse.  La visibilité vers l’arrière de la Dart n’est pas sa force puisque les rétroviseurs extérieurs sont très petits et que le pilier C est passablement large.  Heureusement, sur la Limited, il y a une caméra de recul.  Le tableau de bord est fabriqué avec des matériaux de qualité et le design n’est pas si mal.  Le seul bémol est que la petite « tablette » qui surplombe les cadrans et le bloc central afin de les protéger du soleil m’a semblé bien fragile.  Parlant de cadrans, je trouve la disposition de ceux-ci très originale.  Le compte-tours à gauche et la jauge du niveau d’essence à droite, on a l’impression que la nacelle est très dépouillée.  En fait, entre ces deux cadrans, il y a un écran ACL de 7 pouces qui simule les rebords des deux cadrans.  Le centre est configurable.  Vous pouvez y mettre un compteur de vitesse numérique ou analogique, l’affichage de la radio, du cellulaire, du GPS, etc…  C’est très bien fait et facilement configurable.  Le volant se prend bien en main et exhibe le nouveau logo de Dodge.  Des commandes simples pour le régulateur de vitesse à droite et l’ordinateur de bord et du téléphone à gauche y sont ajoutées.  Les commandes de la radio sont derrière le volant, une disposition typiquement Chrysler qui ne me plaît pas du tout.  Impossible de voir sur quel bouton on appuie avant d’entendre le résultat.

Le bloc central est constitué tout en haut d’un immense écran tactile de 8,4 pouces.  Celui-ci contrôle tout: le système audio, les lecteurs multimedia, les sièges et le volant chauffants, la climatisation, la navigation et le téléphone. Je vous avouerai que, même si je suis un maniaque de techno, cet écran m’effrayait.  Je me voyais perdre mon temps et surtout, ma concentration à « pitonner » sur celui-ci.  Finalement, l’expérience est assez positive.  Les menus sont assez clairs et bien réalisés, sauf peut-être celui de la climatisation.  C’est moins grave, puisque toutes ces commandes sont doublées un peu plus bas.  Donc, si vous le trouvez compliqué, pas besoin d’utiliser l’écran pour activer le chauffage.  Très bonne sonorité pour le système audio, autant en FM qu’en radio satellite.  Même le menu pour iPod est facile d’utilisation si vous le branchez avec fil.  La prise est dans le petit rangement entre les deux sièges.  Le lecteur CD s’y trouve aussi!  Drôle d’emplacement…  Un petit mot sur le système de navigation: il s'agit d'un GPS de marque Garmin, donc une des meilleurs marques sur le marché.  La programmation est facile et les cartes sont claires et relativement récentes.  J'aurais apprécié qu'on lui intègre la circulation.  Les données de NAVTEQ sont accessibles par antenne FM et il aurait probablement été facile de les inclure dans l'interface du GPS.  Dans la prochaine mise à jour, peut-être!

Le coffre à gants est de dimension normale, mais si vous avez besoin de plus d’espace, sachez qu’il y a un coffre sous l’assise du siège passager.  Pas sous le siège, dans le siège!  Il y a aussi un rangement dans l’appuie-bras repliable de la banquette arrière.  Parlant de places arrière, l’espace pour les jambes est convenable.  La banquette n’offre aucun support latéral, mais elle m’a semblé plus confortable que les sièges avant.  Ce n’est peut-être qu’une simple impression, puisque j’ai évidemment passé plus de temps à l’avant qu’à l’arrière!  Le coffre est bien, mais le seuil de chargement est haut.  Bravo à Dodge d’avoir installé une trappe dans la banquette arrière qui permettra d’apporter avec vous des bâtons de hockey et… les enfants!  La banquette se replie en proportion 60/40, mais elle ne crée malheureusement pas un plancher plat.  Comme d’autres constructeurs, Dodge a oublié d’apposer une poignée à l’intérieur du couvercle du coffre pour ne pas se salir les mains en le refermant.

Assez parlé de l’habitacle, parlons mécanique.  Trois moteurs sont au programme de la Dodge Dart 2013.  Le moteur le plus courant sera sûrement le quatre-cylindres de 2,0 litres, puisqu’il équipe la majorité des modèles.  Prénommé Tigershark et fournissant 160 chevaux, il produit 148 lb-pi de couple à 4 800 tours/minute.  Il peut être couplé à une boîte manuelle ou automatique à six rapports.  C’est cette combinaison, 2,0 L automatique, que j’ai conduite pendant une semaine.  Les changements de rapports de la boîte automatique sont très doux, au point où je pensais avoir affaire à une boîte CVT.  Malheureusement, le moteur est bruyant en accélération.  On pourrait s’en contenter si l’accélération était impressionnante, mais ce n’est pas le cas.  On peut toujours se servir du mode manuel pour améliorer l’accélération, car les rapports ont probablement été programmés pour l’économie d’essence.

Sous le capot du modèle Aero et en option pour certains autres, c’est un petit quatre-cylindres turbo de 1,4 litre MultiAir.  Il offre à ses utilisateurs 160 chevaux et 184 livres-pied de couple.  Bien qu'il se contente d'essence ordinaire, on peut souligner qu'il préfère le super.  Quant au troisième groupe propulseur, de série sur la GT seulement, il fait 2,4 litres de cylindrée.  Sa puissance est de 184 chevaux et son couple de 174 livres-pied.  Aucun de ces moteurs n'offrent l'injection directe, ce qui aurait pu faire baisser encore un peu la consommation d'essence.

Les éléments suspenseurs sont assez classiques.  Suspension indépendante MacPherson à l'avant et indépendante multi-bras à l'arrière avec ressorts hélicoïdaux.  Le confort est bon en autant qu'il n'y a pas trop de nid-de-poules.  Aux passages à niveau, la suspension arrière a quelquefois eu des réactions sèches et désagréables.  Les freins sont à disques ABS aux quatre roues en équipement de série.  L'antipatinage et le contrôle de la traction ainsi que l'assistance au freinage sont tous de série.  La tenue de route n'est pas au-dessus de la moyenne et la Dart apprécie plus l'autoroute que les petites routes bosselées de la campagne.  En plus, ma voiture d'essai roulait encore sur ses pneus d'hiver... à la fin du mois de mai!  Rien pour rendre la tenue de route dynamique.

Ce n'est pas une déception, mais disons que la Dodge Dart 2013 ne fera pas peur aux concurrents.  Elle a une belle gueule, mais quelques détails de finition et une transmission qui aime mieux économiser l'essence que donner des sensations, ne jouent pas en sa faveur.  Quant à l'ingénierie italienne, elle est bien enfouie, car moi, j'ai conduit une voiture compacte américaine typique.  Il faudra que Dodge retravaille la suspension arrière qui n'aime pas les trous et outiller la Dart pour qu'elle puisse mieux se défendre face à des concurrentes compétentes, dont quelques-unes viennent de Detroit!

L’opinion féminine de Martine Damphousse

En tant que nouvelle collaboratrice d’AutoOpinion.ca, je vous donne mes impressions sur la Dodge Dart 2013.  À mon goût typiquement féminin, je trouve que la voiture manque un peu de puissance au niveau des dépassements.  Le look est beau avec une belle ligne, mais le confort laisse un peu à désirer.  À mon avis, c’est un véhicule tape-à-l’œil, mais sans plus.



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Conditions de l’essai

Réalisé du 27 mai au 3 juin 2013.
Météo: beaucoup de soleil, deux jours de pluie, entre 12 et 31 °C.
Modèle essayé : Dodge Dart Limited 2013
Assemblé à Belvidere, Illinois, États-Unis
Prix selon www.dodge.ca (20 juin 2013) :
** SE : 15 995 $
** SXT : 18 595 $
** Rallye : 19 495 $
** Aero : 19 795 $
** Limited : 23 245 $
** GT :?
Prix du modèle essayé : $ 28 635 + taxes
Distance parcourue : 631,4 km (32 % autoroute)
Consommation selon
Ressources Naturelles Canada :
** Ville : 8,6 L/100 km
** Route : 5,8 L/100 km
** Émissions de CO² : 3 358 kg/année
Consommation dans la vraie vie: 7,5 L/100 km
Régime-moteur à 100 km/h : 2 100 tours/minute
Régime-moteur à 115 km/h : 2 400 tours/minute
Véhicule fourni par Chrysler Canada.
Photos prises à Ste-Élisabeth, Québec

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Avertissement

La consommation réelle peut différer de 10 à 20% par rapport à la consommation affichée par l'ordinateur de bord. Toutefois, à des fins de comparaison, j'inscris toujours la consommation que l'ordinateur de bord affiche à la fin de la période d'essai.
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