Il y a peut-être 25 ans, lorsque j’étais au
début de la vingtaine, je me souviens avoir dit à des collègues de
travail que j’aimerais, plus tard, lorsque j’aurais de l’argent,
m’acheter une grosse Buick. Une grosse voiture américaine
confortable qui flotte sur la route. Évidemment, aujourd’hui, mes
aspirations ont évolué, mais les grosses berlines confortables
m’intéressent encore. C’est sûr qu’avec le prix de l’essence
qui ne cesse de grimper (injustement, me direz-vous), on pense moins
à s’acheter une grosse berline. C’est alors que s’est
présentée dans ma cédule d’essais routiers, la Chevrolet Malibu
2018. Dans la fiche technique, on parlait d’un moteur quatre
cylindres turbo de 1,5 litre. 1,5 litre!!! Alors que quelques grosses
berlines de mon adolescence offraient des V8, on me propose
maintenant un quatre cylindres. Turbo, mais quand même!
Il faut maintenant mettre nos préjugés de côté.
Les motorisations à essence ont énormément évolué en quelques
années et les constructeurs peuvent maintenant faire mieux avec de
plus petits moteurs. La version essayée est la Redline. Ça sonne un
peu sportif, mais il s’agit en fait d’un groupe esthétique qui
ajoute des roues d’alliage noires avec lignes rouges, des
identifications noires avec contours rouges, des logos Chevrolet
noirs (je les aurais mis rouge, mais bon) et une quasi-absence de
chrome. Il y aura d’ailleurs des versions Redline pour pratiquement
tous les modèles Chevrolet cette année. Le look est assez réussi
même si, personnellement, je n’apprécie guère les roues noires
de toutes sortes. Je trouve que des roues chromées mettent toujours
une voiture en valeur. Comme tous les gouts sont dans la nature, vous
et moi, on se respecte s’il vous plait!
La silhouette de la Chevrolet Malibu 2018 rentre
dans le moule du premier constructeur américain à la perfection.
Elle reprend quelques lignes ici et là de la Cruze, mais on la sent
bien près de l’Impala. C’est loin d’être un défaut puisque
je considère l’Impala comme une grande berline qui a de la classe.
Le désavantage d’une voiture blanche avec éléments noirs? J’ai
eu l’impression de conduire une voiture de police toute la semaine!
La Chevrolet Malibu 2018 peut-être commandée en cinq déclinaisons,
de la L de base à la Premier, en passant par la LS, la LT et
l’Hybride. Ma Redline était la LT, celle qui devrait constituer la
majorité des ventes de la Malibu 2018.
En ouvrant la portière, on n’est nullement
dépaysé par l’aménagement du tableau de bord si on a essayé
récemment un modèle Chevrolet. Que ce soit celui d’une Cruze ou
même d’une Volt, ces tableaux de bord ont tous de nombreux points
en communs. La nacelle d’instrumentation propose de grands cadrans
pour l’indicateur de vitesse et le tachymètre. En haut au centre,
deux autres petits cadrans pour la jauge à essence et la température
du liquide de refroidissement. Sous ceux-ci, un ordinateur de voyage
permettant d’afficher de nombreux renseignements sur une interface
agréable à consulter.
Le volant se prend bien en main et les commandes
qui y sont intégrées sont faciles à comprendre et à utiliser. En
haut du bloc central, entre deux buses de ventilation verticales, il
y a un grand écran de huit pouces. Le système MyLink de Chevrolet
est facile à configurer et très lisible... lorsque le soleil ne
s’en mêle pas. Il n’y a pas de système de navigation, mais vous
pouvez parler à un conseiller OnStar pour demander votre chemin. Je
vous recommande toutefois de brancher votre téléphone cellulaire
dans la prise USB et d’utiliser Android Auto ou Apple CarPlay. Sur
ces deux dispositifs, il y a d’excellents systèmes de navigation
que je trouve, personnellement, plus intéressants à utiliser que de
demander mon chemin. Pour en revenir au système MyLink de Chevrolet,
j’aime bien le fait que les stations programmées au bas de l’écran
peuvent provenir de différentes sources, par exemple, deux FM, une
AM et deux SiriusXM. Ça évite de devoir changer de source pour
syntoniser une autre station.
Un peu plus bas, les très simples commandes de
ventilation. Pas d’automatisme pour cette version, mais on peut
choisir aisément à quel endroit on dirige le flot d’air grâce à
des commutateurs indépendants. La grosse lacune est qu’il n’y a
pas de sièges chauffants! Sur un modèle de base, j’aurais pu
comprendre, mais il s’agit ici d’un modèle de milieu de gamme.
Plusieurs constructeurs offrent cet équipement dans de simples
sous-compactes, alors c’est à se demander pourquoi GM ne les a pas
inclus à la Malibu LT. Tout en bas sont situées les deux prises
USB, AUX et 12 V. C’est simplement dommage qu’elles ne soient pas
dans un coffre de rangement fermé. Pour en finir avec la console
centrale, le coffret entre les deux sièges est de bonnes dimensions.
Pour les passagers arrière, il y a aussi deux prises USB servant au
chargement d’appareils électroniques, de même qu’une prise 12V
et une prise de 120 V. Ça, c’est très bien!
Je me rends compte que je ne vous ai pas parlé
des sièges. Même s’ils ne sont pas chauffants, ils offrent un
très bon support latéral et sont très confortables. L’espace est
généreux à l’avant et très bien à l’arrière. La banquette
arrière propose même un peu de support latéral, ce qui est plutôt
rare dans tous types de berline. Comme toutes les grosses berlines
américaines, le coffre est grand et on peut baisser la banquette en
parties asymétriques. L’ouverture ainsi créée est large, mais le
plancher n’est pas plat.
C’est toutefois le moteur que j’avais hâte de
tester. Un moteur de seulement 1,5 litre de cylindrée dans une
voiture aux dimensions quand même imposantes, même associé à un
turbocompresseur, aurait pu être poussif à l’extrême. Il n’en
est rien. Bien que les accélérations ne soient pas foudroyantes,
elles sont adéquates pour la clientèle visée. Il produit quand
même 160 chevaux et 184 livres-pied de couple, assez pour pouvoir
assoir quatre personnes à bord et ne pas peiner à la tâche sur les
coins de rue. La transmission automatique à six rapports fait son
travail de belle façon tout en douceur. Il faut dire que la voiture
est bien insonorisée. La transmission propose un mode manuel. Sa
configuration avec bouton de changement de vitesse sur le pommeau du
levier le rend presque inutile. En tout cas, je ne l’ai pas utilisé
plus de cinq minutes. La suspension favorise le confort de roulement
et on aimerait que la direction donne un meilleur « feedback » de
la route.
Avec une consommation moyenne de 7,6 L/100 km
réalisée pendant ma semaine d’essai et des performances tout à
fait acceptables, la Chevrolet Malibu Redline 2018 prend bien sa
place de grosse berline américaine. Les acheteurs d’aujourd’hui
n’en ont que pour les VUS, mais si des voitures comme la Malibu
étaient mieux connues, il y en aurait plus sur la route. Autant
d’espace avec une consommation plus que raisonnable peuvent battre
bien des VUS. Et c’est tellement plus agréable à conduire sur la
route!
Venez donner votre opinion sur la page Facebook
d’AutoOpinion.ca.
De plus, toutes les photos s’y trouvent. Cliquer sur « J’aime »,
ça fait toujours plaisir!
Conditions de l’essai
Réalisé du 12 au 19 février 2018.
Météo : beaucoup de soleil et quelques gouttes
de pluie, entre – 16 et 2 °C.
Modèle essayé : Chevrolet Malibu LT Redline 2018
Assemblée à Kansas City, Kansas, États-Unis
Générations :
-
1re — 1964
-
2e – 1968
-
3e – 1973
-
4e – 1978
-
5e – 1997
-
6e – 2004
-
7e – 2008
-
8e – 2012
-
9e — 2016
Prix selon www.chevrolet.ca
(4 juin 2018) :
-
L – 24 245 $
-
LS – 26 745 $
-
LT – 28 745 $
-
Hybride – 33 845 $
-
Premier – 34 545 $
Prix du modèle essayé :
-
LT – 26 695 $
-
Groupe Redline – 1 445 $
-
Frais de transport à destination – 1 700 $
-
Taxe de climatisation – 100 $
-
Frais des concessionnaires — 250 $
-
Total – 30 190 $ + taxes
Distance parcourue : 1 076,3 km (74 % autoroute)
Consommation selon Ressources
Naturelles Canada :
-
Ville - 8,8 L/100 km
-
Route - 6,5 L/100 km
-
Émissions de CO² — 181 grammes/km
Consommation affichée : 7,6 L/100 km
Régime moteur à 100 km/h : 1 900 tours/minute
Régime moteur à 115 km/h : 2 100 tours/minute
Véhicule fourni par GM
Canada
Photos prises à Ste-Élisabeth
et Dollard-des-Ormeaux,
Québec
1 commentaire:
Publier un commentaire