Quelle sage décision Lincoln a prise il y a quelques mois en affirmant qu’elle délaissait les dénominations alphabétiques pour revenir à de vrais noms. Ainsi, le Navigator avait protégé le fort, mais les autres modèles MKC, MKX, MKS, MKT et MKquoi encore demeuraient anonymes puisque les consommateurs n’ont jamais pu différencier les modèles. Même les journalistes automobiles en perdaient leur latin. Ça aurait pu fonctionner comme chez Volvo ou BMW dont les dénominations alphanumériques ont une certaine logique. Chez Lincoln, il n’y en avait pas. Imaginez, la berline d’entrée de gamme aurait dû s’appeler MKA, mais elle portait le nom MKZ!
C’est
pourquoi on verra encore sur nos routes le Navigator, mais aussi le
Nautilus, l’Aviator et la Continental. Quant au MKC que j’ai
essayé il y a plusieurs semaines, il se nommera Corsair. Si le nom
vous dit quelque chose, vous avez probablement un certain âge
puisqu’il s’agissait du nom d’un modèle Edsel en 1958 et 1959.
Et comme Edsel n’a pas remporté de succès, on n’en a pas vu
beaucoup. Le nom Corsair a aussi été apposé sur des modèles Ford,
en Australie notamment, à la fin des années 60.
Pour
en revenir à l’essai du Lincoln MKC 2019, il faut dire que c’est
la deuxième fois que je le teste en quelques années. Depuis mon
premier essai, la silhouette est restée la même, même si la
calandre a été changée et les feux arrière raffinés. La calandre
ressemble maintenant à celle de la Continental et elle sera
dorénavant la signature visuelle de Lincoln. Elle est d’ailleurs
beaucoup plus jolie et imposante que sa devancière. La couleur beige
de mon véhicule d’essai me laisse songeur sur les gouts de la
clientèle cible, mais encore là, tous les gouts sont dans la
nature.
Le
Lincoln MKC 2019 est assemblé sur la plateforme du Ford Escape. Bien
que la présentation générale soit différente, l’espace pour les
passagers avant et arrière est à peu près le même. Le modèle
Ultra essayé offrait aux passagers arrière des sièges chauffants,
des prises USB pour recharger vos appareils de même qu’une prise
110V comme à la maison. Les sièges sont confortables bien que
j’aurais aimé un peu plus de support latéral à l’avant. La
nacelle d’instrumentation inclut deux grands cadrans et un
ordinateur de voyage bien conçu qui demande peu de manipulation.
Le
système d’infodivertissement est SYNC3 et c’est une nette
amélioration sur la précédente version. Le système est plus
rapide et plus simple à comprendre. La qualité audio est excellente
grâce à la participation de THX, une référence dans la qualité
de système ambiophonique. Quant au système de navigation, il se
programme facilement autant vocalement que manuellement et les
données sont adéquates. À gauche de l’écran, on retrouve les
touches servant à choisir les rapports. Lincoln a retiré le levier
de vitesse, ce qui ne plait pas à tous. Pour ma part, à mesure que
la semaine d’essai avançait, ça devenait plus intuitif. J’imagine
que quand on se procure ce type de véhicule, l’habitude élimine
les désagréments de cette disposition. La question que je me pose
alors : si le retrait du levier de vitesse doit libérer de l’espace,
alors pourquoi le coffret de rangement au bas du bloc central est-il
si petit? Les prises USB y sont installées (ainsi qu’une prise
12V), mais il est impossible d’y laisser son téléphone portable.
Dommage puisqu’il faut brancher son téléphone pour avoir accès à
Apple CarPlay et Android Auto et qu’il est impossible d’y cacher
l’entièreté du fil ainsi que le téléphone. La soute à bagages
offre passablement d’espace, encore plus avec la banquette
abaissée. Le hayon est bien sûr motorisé.
Le
Lincoln MKC 2019 est bien sûr équipé de plusieurs dispositifs
électroniques d’aide à la conduite, mais celui qui m’a le plus
impressionné, c’est l’aide au stationnement actif. Dans la rue
sens unique où j’étais, on pouvait se stationner des deux côtés.
Le dispositif de Ford permet également de se stationner à gauche.
Il suffit de le sélectionner à l’écran. Ensuite, le dispositif
recherche l’emplacement idéal et lorsqu’il l’a trouvé, il
vous dit d’arrêter et d’embrayer la marche arrière. C’est le
dispositif qui stationne le véhicule lui-même, vous n’avez qu’à
utiliser l’accélérateur et le frein. Jusqu’ici, c’est très
bien. Là où ça devient intéressant, c’est que lorsque vous
revenez à votre véhicule, le dispositif vous offre de vous sortir
du stationnement! Ça fonctionne à merveille, même dans des
endroits assez serrés. Bravo pour cette belle fonction qui devrait
être très utile dans les grands centres urbains.
Sous
le capot, on retrouve le moteur quatre cylindres EcoBoost de 2,3
litres proposant 285 chevaux et 305 livres/pied de couple. La
puissance est bien là et est intéressante pour ce format de
véhicule. Le temps de réponse du turbocompresseur est bien contrôlé
par la transmission automatique à six rapports. Ce moteur permet de
tracter jusqu’à 3 000 livres avec l’équipement approprié. En
fait, le rendement de ce groupe motopropulseur est très bon. Le
problème, c’est sa consommation d’essence. Quand les compagnies
automobiles ont décidé de mettre les V6 au rancart au profit de
quatre cylindres turbocompressé, c’était justement pour faire
baisser les cotes de consommation d’essence. Avec ma moyenne de
presque 11,0 L/100 km, je me retrouve tout près de la consommation
d’un V6, sans les avantages. Plus de douceur en accélération,
capacité de remorquage accrue et durabilité assurée auraient pu
être au rendez-vous avec un V6. Mais ce n’est pas le cas. Espérons
que Lincoln corrigera le tir avec le nouveau Corsair.
Le
Lincoln MKC 2019 est loin d’être un mauvais achat. Il est
confortable, spacieux considérant son format et intéressant à
conduire sur la route, du moins selon les standards de sa clientèle
cible. L’espace de rangement est très bien et son système
d’infodivertissement est maintenant au point. Son point le plus
négatif est sans contredit son moteur glouton qui adore faire des
arrêts aux pompes à essence. Vous avez donc le choix de vous en
contenter, ou d’attendre le nouveau Corsair d’ici quelques
semaines.
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Essai
réalisé précédemment :
- 2015 Lincoln MKC
Conditions
de l’essai
Réalisé
du 25 février au 4 mars 2019.
Météo
: du soleil et un peu de neige, entre – 26 et 0 °C.
Modèle
essayé : Lincoln MKC Ultra 2019
Assemblé
à Louisville, Kentucky, États-Unis
Générations
:
- 1re — 2015
Prix
selon www.lincolncanada.com
(15 juillet 2019) :
- Select – 42 398 $
- Ultra – 46 175 $
Prix
du modèle essayé :
- PDSF – 50 950 $
- Options – 5 470 $
- Frais – 2 200 $
- Ajustement des prix employés — (4 345 $)
- Rabais à la livraison – (1 500 $)
- Prix total – 52 775 $
Distance
parcourue : 842,1 km (71 % autoroute)
Consommation
selon Ressources
Naturelles Canada :
Ville
- 13,1 L/100 km
Route
- 9,5 L/100 km
Émissions
de CO² — 270 grammes/km
Consommation
affichée : 10,9 L/100 km
Régime
moteur à 100 km/h : 2 000 tours/minute
Régime
moteur à 115 km/h : 2 300 tours/minute
Véhicule
fourni par Lincoln
Canada
Photos
prises à St-Laurent
et Ste-Élisabeth,
Québec
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